Prendre soin des enfants et des jeunes à la lumière des Neurosciences – conférence de Catherine Gueguen

Introduction conférence Catherine Gueguen : prendre soin des enfants et des jeunes à la lumière des neuroscience

Prendre soin des enfants et des jeunes à la lumière des neurosciences

Dans le cadre du lancement de la ChairPrendre soin des enfants et des jeunes pour leur bien-être“, j’ai eu le plaisir d’assister à la conférence de Catherine Gueguen (vous pouvez aussi retrouver son interview Osmose sur notre chaîne Youtube).

Je vous partage mon résumé de cette magnifique conférence :

Introduction conférence Catherine Gueguen : prendre soin des enfants et des jeunes à la lumière des neuroscience

Mais qu'est ce que les compétences psycho-sociales ?

Le sujet est vaste et il est bon de rappeler de quoi il s’agit précisément. On parle de 3 compétences majeures qui permettent de comprendre son importance et son impact.

Compétences émotionnelles :

  • identifier et comprendre ses émotions
  • exprimer et réguler ses émotions
  • gérer son stress

Compétences sociales :

  • Communiquer de façon positive
  • développer des relations saines
  • s’affirmer et résister à la pression sociale

Compétences cognitives :

  • savoir résoudre les problèmes
  • s’autoévaluer positivement
  • savoir être en pleine conscience

"La science prouve nos intuitions"

Longtemps la science est restée sur 3 niveaux :

  • Intellectuel 
  • Moteur
  • Sensoriel

Naturellement, l’éducation s’est orientée autour de ces 3 axes : les sciences pour le premier, l’EPS (éducation physique et sportive) pour le second, et la musique et l’art pour le 3eme.

Ce n’est que assez tardivement, dans les années 70, que tout le volet émotion et relation a été scientifiquement prouvé et analysé.

On a ainsi découvert le besoin de se connecter à ses émotions. 

Depuis d'imminents chercheurs ont fait avancer les connaissances sur les neurosciences affectives

  • Allan Schore qui a prouvé le rôle du cortex orbitofrontal sur les 4 fonctions clés que sont l’empathie, la régulation des émotions, la capacité à faire des choix, le sens de l’éthique et de la morale

  • Martin Teicher qui a travaillé sur l’humiliation verbale et physique, source de trouble psychologique et psychiatrique. Il a également travaillé sur les bienfaits du maternage sur le développement de l’hippocampe

  • Joan Luby qui a montré que soutenir et encourager l’enfant avait un impact direct sur l’hippocampe et permet de progresser contrairement à la dévalorisation.

  • Bruce Mac Ewen qui a montré que le stress chez l’enfant est source de sécrétion de Cortisol qui a un impact sur le développement du cerveau de l’enfant.

  • Anne-Laura Van Harmelen qui travaille sur la maltraitance émotionnelle (parole et comportement qui dévalorise l’enfant) et son impact sur le cortex orbitofrontal (exclusion – absence de réponse aux besoins de l’enfant)

  • Rianne Kok qui a montré que 2 parents empathiques permet le développement de la substance grise et l’épaississement du cortex préfrontal (= ce qui nous différencie des grands singes)

Une situation mondiale alarmante

impact de l'entourage de l'enfant sur le développement du cerveau - Slide Catherine Gueguen

Malgré ces progrès, la situation mondiale reste critique. L’OMS a appelé les gouvernements à apporter un soutien universel aux parents contre la maltraitance et la négligence.

Isoler un enfant, l’humilier (verbalement ou physiquement) ou ne pas répondre à ses besoins peut avoir un impact catastrophique sur le développement de son cerveau. Cela s’explique par la sécrétion de molécule de stress (cortisol, adrénaline) très toxique pour le cerveau.

On compte 1 milliard d’enfants dans le monde victime de violence physique et/ou morale. 117 millions en Europe.

La Suède est un pays qui fait office de référence en matière de bonnes pratiques. C’est le 1er pays à avoir voté une loi contre les violences et humiliations vis-à-vis des enfants

La France a promulgué une loi en 2019 mais trop incomplète car peu explicite. Le besoin d’avoir une “vraie loi” est encore là.

Parler des émotions à un tout petit renforce sa sociabilisation naturelle

Les biens fait d'exprimer ses émotions - Slide Catherine Gueguen

Les bienfaits de communiquer ses émotions sont prouvés et sont multiples. Certains sont même surprenants : 

  • Décupler nos sensations agréables
  • Diminuer notre stress et la fatigue
  • Augmenter les défenses immunitaires
  • Améliorer la santé mentale
  • Développer le fonctionnement intellectuel
  • Favoriser la résilience
  • Augmenter notre capacité à résoudre des problèmes complexes
  • Booster notre créativité et notre ouverture aux changements
  • Améliorer nos relations (moins de jugement)

Aucun enfant ne naît "mauvais"

Diaporama Catherine Gueguen : cerveau de l'enfant très immature jusqu'à 6 ans

Le cerveau de l’enfant est beaucoup plus immature, vulnérable et malléable que ce que l’on pense naturellement. Personne ne naît mauvais. En revanche, les humiliations physiques et morales peuvent déclencher des troubles du comportement.

Un petit enfant n’est pas mauvais, il peut lui arriver de taper, de mordre, de faire de terribles colères mais il s’agit de “tempêtes émotionnelles”. Il faut savoir que les émotions et leur puissance sont démultipliées chez l’enfant. 

Face à cela, pour se construire, ils ont besoin :

  • d’empathie
  • de soutien
  • d’encouragement

Ce que nous pouvons faire à notre échelle

Actions simples à mettre en place à la maison avec ses enfants - lide Catherine Gueguen

Pour Catherine Gueguen, pour changer réellement les choses il faudrait des mesures fortes pour donner les moyens aux parents et aux professionnels de l’enfance :

  • un congé parental d’un an à répartir entre les deux parents
  • des heures de travail aménagées pour que les parents d’enfants en bas âge puissent terminer tôt (16h)
  • une formation sur 3 ans pour tous les professionnels travaillant avec des enfants et/ou parents.

Elle nous invite à militer pour cela.

En parallèle des choses concrètes sont à la portée de tous :

  • Se former ou à minima s’informer.
  • Souligner chaque progrès de l’enfant, même minime.
  • Etre précis, voire très précis, quand on demande quelque chose à un enfant. “Aide moi” par exemple est trop large, privilégions “peux-tu sortir les assiettes …” qui sera mieux compris et plus efficace.
  • La boite à merci.
  • Le soir, parler des bons moments vécus dans la journée.

Alors il faut laisser tout faire à l'enfant ?

Bien sûr que non et c’est souvent l’amalgame qui est fait. Etre empathique, à l’écoute, bienveillant ne veut PAS dire laisser tout faire. Il est important pour le développement de l’enfant de poser un cadre, des limites et des règles de vie. L’un n’empêche pas l’autre, bien au contraire !

Sur ce sujet, je ne peux que vous inviter à lire l’article sur la bienveillance ou regarder linterview de Marie-Jeanne Trouchaud disponible ici.

Le sujet vous intéresse ? vous souhaitez en savoir plus sur les kits Osmose permettant de développer toutes ses compétences ?

Retrouver toutes les informations ici 

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