Interview Thomas d’Ansembourg : vivre la paix intérieure et en famille

Thomas d'Ansembourg | la paix ça s'apprend

Aujourd’hui, dans notre blog, on accueille Thomas D’Ansembourg qui est auteur et conférencier. Nous allons parler de vivre en paix dans son cocon familial. 

Vincent : Bonjour Thomas, peux tu commencer par te présenter pour ceux qui n’ont pas encore la chance de te connaitre ?

Thomas D’Ansembourg : Je suis le conjoint de Valérie depuis plus de vingt ans, père de trois filles que j’adore. J’ai la chance d’habiter dans une belle campagne et d’avoir découvert un métier qui me passionne, qui consiste à transmettre des clés de connaissance de soi au service de meilleures relations avec les autres, avec la vie, avec les événements de la vie. J’ai écrit plusieurs livres sur ce sujet et j’anime des conférences, des formations et des interviews.

Vincent : Encore merci pour ce temps consacré à Osmose. J’ai une première question pour essayer de cadrer un peu le sujet : « Qu’est-ce que c’est que vivre en paix ? ». Je pense que, pour certains, ça peut avoir différentes significations. Qu’est-ce que, toi, tu mets derrière ce thème ?

Thomas : Il y a certainement autant de propositions qu’il y a de personnes qui s’interrogent sur la notion de paix. Pour moi, c’est sentir que je peux porter un espace de sérénité et de confiance à l’intérieur de moi-même à travers les circonstances de la vie. Parfois, on rencontre des embûches, des épreuves, des conflits ou des tensions. L’idée, est de sentir que, bien qu’il y ait ces événements autour de moi, je sens que je porte en moi en état de paix, de sérénité et de confiance qui me permet de traverser avec lucidité, discernement, et stabilité sans être à la merci du va-et-vient émotionnel.

Thomas : Et ça s’apprend ! C’est ça le message que je veux faire passer. On sait faire la guerre parce qu’on s’y discipline depuis des millénaires. Pour la paix, c’est pareil. Si on s’y discipline, si on intègre une hygiène de conscience, une régularité de pratique, une attention vigilante à ce qui amène les tensions et ce qui permet de les éviter ou d’en sortir, on peut vivre de plus en plus en paix. Je souhaiterais que ce message soit largement diffusé. La paix ça s’apprend, comme la guerre, le foot ou les langues étrangères.

Vincent : Est-ce qu’il n’y a pas dans ce côté « vivre en paix », un aspect « je suis dépendant des autres », c’est un peu déculpabilisant de se dire : « Moi, je n’y peux rien, de toute façon si c’est la guerre partout. ». Est-ce qu’on n’est pas du coup dépendant des autres, pour obtenir cette paix ?

Thomas : L’idée, c’est de sentir que je porte un état de paix qui ne soit pas dépendant des circonstances. Souvent, le bonheur est dépendant des circonstances. J’ai, par exemple, une famille, un conjoint, un travail, une sécurité et donc je suis heureux, mais je suis très dépendant des circonstances. Qu’arrive-t-il si ces circonstances se transforment ?

Ce que j’invite à goûter de plus en plus, ce serait de sentir que l’on porte cet état en soi quelles que soient les circonstances. J’ai confiance que nous pouvons nous y éveiller de plus en plus, et que c’est ce dont nous avons besoin dans cette période de transition mondiale. On voit bien qu’il y a toutes sortes d’écroulements, de systèmes de pensée qui deviennent obsolètes. La nouvelle façon de vivre, de penser et d’être en interaction avec soi, les autres et la nature n’est pas encore très claire mais il y a beaucoup d’aspiration vers cela aujourd’hui. Dans cette transition, nous avons besoin de sentir que cet espace intérieur grandit, se pacifie, se pose et c’est notamment à cela que je travaille, à aider les gens à nourrir cet espace-là et à ne pas être dépendant des circonstances.


 

Vincent :  Et comment ça se concrétise ce « vivre en paix » dans le cocon familial ?

Thomas : La réponse ne te surprendras pas, en apportant de la paix à cette première part de l’humanité dont nous avons la charge : nous-mêmes. Comment être en paix avec l’autre si je suis en guerre avec moi-même, avec des parties de moi, en hostilité, en déni, en rejet ? S’il y a des parties de moi qui sont confinées, ça va être difficile d’avoir un rapport franc, fluide, joyeux ou fécond avec les autres. Le premier espace de paix, il est vraiment à apprendre à nourrir, à créer, à jardiner à l’intérieur de soi. Ce que j’observe dans mon parcours à moi et dans le parcours des personnes que j’accompagne dans ce sens depuis bientôt 25 ans, c’est que lorsque cet état de paix s’installe de plus en plus, il se diffuse. C’est ce que j’ai appelé dans un de mes livres, et c’est l’un des thèmes principaux de mon travail, l’intériorité citoyenne. Ma vie intérieure ne regarde pas que moi, elle conditionne ma capacité à être un citoyen présent, attentif, solidaire, bienveillant, partageant et inspirant. Je recommande vraiment ce travail sur soi qui est dans toutes les vieilles morales. « Balaie d’abord devant ta porte », « Occupe-toi de la poutre qui est dans ton œil avant de voir la paille qui est dans l’œil du voisin » dit l’évangile. Dans nos structures très préoccupées par les choses à faire, par l’extériorité, par l’action, nous oublions cette vie intérieure et nous avons besoin de nous la réapproprier.

Vincent : C’est ce que tu expliques beaucoup en conférence et dans ton livre, il faut d’abord travailler cette confiance en soi et être bien intérieurement pour ensuite aller vers l’autre et non pas tout de suite travailler ses interactions avec les autres.

Thomas : Bien sûr, parce que si je ne prends pas d’attention pour toutes les parties de moi, la relation avec les autres va les activer. Et particulièrement dans le couple, nous avons tous des blessures, même si nous avons eu une enfance heureuse, il y a des parties de nous qui n’ont pas été comprises comme nous l’aurions souhaité, qui n’ont pas été écoutées, qui n’ont pas reçu d’empathie comme nous aurions voulu, parfois il y a aussi des parties de nous qui ont vraiment été rabrouées ou meurtries. Si je ne prends pas le temps de guérison, de réconciliation de ces parties, elles vont se retrouver dans ma relation avec l’autre. L’attitude de l’autre va être comme un déclencheur, un accélérateur de prise de conscience. Je risque de reprocher à l’autre des choses qui m’appartiennent et de balancer des choses à l’autre comme « tu ne m’écoutes jamais » ou « tu ne me respectes pas », qui sont simplement le fait que j’ai encodé dans l’enfance de ne pas avoir été écouté comme je l’aurais voulu. Je ne me suis pas occupé de cette blessure et elle est toujours là. Il y a des émotions qui se réactivent parce que tout d’un coup, l’autre ne m’apporte pas l’écoute que j’aurais voulu. Au lieu de dire : « Pourrais-tu m’écouter ? », et donc faire une demande claire comme on la pratique en communication non violente, je risque de le lui reprocher. Nous avons besoin de prendre conscience du fait que les émotions dont nous ne nous occupons pas, s’occupent de nous.

La tristesse, la colère, le dépit, la rage, la solitude, le désarroi que j’ai pu connaître par moments dans mon parcours de vie, si je ne m’en occupe pas en toute conscience, ces émotions risquent de me submerger et je risque de les reporter sur l’autre. C’est la plupart du temps comme ça que la violence s’enclenche. On ne peut sortir de la violence qu’en travaillant sur soi. Mais c’est ça qui est merveilleux, car la clé est dans nos mains.

Vincent : Oui, pas besoin d’aller chercher très loin, mais ça veut dire qu’il faut réussir à prendre conscience de nos potentielles blessures. On peut se dire : « Non, moi j’ai eu une enfance heureuse, je n’ai pas eu de chocs dans ma vie, ça ne peut pas venir de moi. ». Ça veut dire qu’il faut travailler sur soi, peut-on le faire tout seul ou cela implique un accompagnement ?

Thomas : Cela implique du temps d’écoute intérieur et d’empathie, du temps pour se réapproprier ce que l’on ressent. Ce que je ressens me parle de moi, donc si je ressens de la tristesse, j’ai besoin du prendre du temps pour m’assoir avec ma tristesse et parler avec elle, en disant : « Qu’est-ce que tu viens dire de moi, tu n’es pas le sentiment le plus agréable à vivre mais j’ai besoin de t’écouter pour comprendre ton message, qu’ai-je à comprendre ? », plutôt que d’accuser et projeter sur l’autre.

C’est ce qu’on appelle un dialogue intérieur, un dialogue d’auto-empathie pour pouvoir éviter l’attitude reproche et de critique qui génère chez l’autre la critique en retour ou la fuite. Si je suis triste, c’est que j’ai envie d’être écouté et compris, comment puis-je faire passer ce message d’une façon audible pour l’autre ? L’autre se dit : « Tiens, cette personne est triste, j’ai envie de l’écouter. ». Je souhaiterais que ces apprentissages fassent partie de la scolarité, comme lire, écrire et calculer qui sont les bases de l’éducation. Apprendre à écouter ce qui se passe en soi, à déchiffrer le langage émotionnel et comprendre que nous avons tous des besoins et que plus je comprends mes besoins, plus je comprends les besoins de l’autre. Il y a vraiment une dimension citoyenne à ce travail. 

Vincent : C’est vrai qu’on a beaucoup le réflexe de se dire : « Arrête de pleurer », « n’aie pas peur. », et en effet on ferme les yeux et on n’écoute pas ces messages. Ça a toujours été comme ça ?

Thomas : C’est vraiment une habitude de ne pas écouter, c’est une sorte de programmation. Quand il y a un désaccord ou que l’émotion de l’autre nous dérange, on lui dit que ce n’est pas grave et que ça va s’arranger, au lieu de dire : « Qu’est-ce que c’est que cette émotion, que dit-elle de toi et comment peux-tu saisir cette occasion, sans doute inconfortable, pour mieux te comprendre ? ». Lorsqu’on comprend pourquoi on est triste, on peut plus facilement sortir de la tristesse et éviter d’entrer dans les circonstances qui nous amènent de la tristesse, mais ça demande d’abord un peu de lucidité. Heureusement, de plus en plus de parents, d’éducateurs et d’enseignants s’éveillent à cette pratique.

Vincent : Remarques-tu que ça bouge dans le bon sens, qu’il y a des prises de conscience ?

Thomas : Oui, absolument. Je rencontre de plus en plus de personnes qui se disent que nous avons grandi dans un ancien système de pensée. Nous avons grandi dans cet ancien système mais nous n’en voulons plus, nous voulons apprendre à en sortir et à nous éveiller à une autre façon de fonctionner. Notamment dans les pratiques que j’enseigne de connaissance de soi par l’outil de la communication non violente, nous pouvons démanteler l’ancien système par cette idée que j’emprunte à Paul Watzlawick, un grand thérapeute, un des pères de l’analyse systémique qui nous disait : « Si l’on fait ce que l’on a toujours fait, on obtient ce que l’on a toujours obtenu. ». Ça parait évident, mais ça veut dire que si je veux obtenir autre chose dans la relation à moi-même, aux autres et avec la vie, je dois faire autrement. Mais comment vais-je faire autrement si je pense de la même façon ? La seule façon de faire autrement pour obtenir autre chose, c’est de revisiter le système de pensée qui a prévalu à ce que j’ai fait jusque-là. Ça demande un travail de recul, je dois m’assoir dans ce que j’appelle la chaise de l’intériorité pour me dire : « Quand je pense comme ceci, je fais comme ça et j’obtiens ça. Est-ce que ça me convient, est-ce que ça convient à mes proches, à la nature, à la terre, à l’univers ? Ou est-ce qu’il y a des effets pervers ou secondaires ? ». Si la réponse est positive, il est temps que je revisite le système de pensée pour faire autrement et obtenir autre chose. C’est un travail de pivotement à l’intérieur de soi pour quitter l’habitude de fonctionner d’une façon et créer une nouvelle route. Il s’agit de réorganiser notre système neuronal pour que les pensées passent par un autre sens. C’est du boulot !  

Thomas : Beaucoup de gens se disent que la paix et la non-violence, c’est gentillet mais qu’on ne s’en sortira jamais comme ça. Je rappelle que, si on sait faire la guerre, on sait faire la paix, car cela s’apprend.

Vincent : Du coup ce n’est pas inné ou c’est parce que dans notre culture on est sur une logique de faire plutôt que d’être ?

Thomas : Nous sommes très programmés dans l’ordre du faire, je pense que c’est relativement récent. Cela vient peut-être de la révolution industrielle qui nous a mis dans des cadences pour faire tourner les machines, « le temps c’est de l’argent » et on court, mais ça n’a pas toujours été comme ça. Je ne pense pas qu’autrefois les personnes couraient tout le temps. On suivait les saisons. Il y avait du vouloir-faire, bien sûr, mais je ne pense pas qu’on le faisait de façon stressée ou précipitée. Aujourd’hui, la cadence et cette primauté aux choses à faire nous usent. C’est un des pièges que j’identifie dans l’ancien paradigme. La primauté des choses à faire par rapport à la qualité d’être. Et c’est intéressant de voir comme ça nous a enclenché dans un système de hamster qui tourne dans son tambourin. Il fait trois pas parce que ça l’amuse, il refait 3 autres pas. Et puis, à un moment il se dit je vais courir un peu plus vite, et puis de plus en plus vite. À un moment, c’est le tambourin qui le fait courir, ce n’est plus lui qui choisit le rythme, et il est emporté par le rythme qu’il a lui-même créé. Et moi je vous en parle comme un hamster qui a été plusieurs fois éjecté hors de sa cage.

Vincent : Justement, dans cette logique, quand on est comme ça dans une spirale assez négative, comment arrive-t-on à en sortir ? Quand le balancier est léger on peut se dire, c’était rigolo, mais maintenant j’arrête. Quand la roue tourne à toute vitesse, on est un peu coincé. Comment peut-on se dire il faut qu’on pose ? Il y a aussi beaucoup de familles qui peuvent ressentir de la culpabilité et se dire : « Ça vient de moi parce que je suis en conflit avec mes enfants, ça vient de mes blessures. ». On peut avoir ce côté rabaissant de se dire que c’est une situation compliquée et qu’en plus c’est un peu de notre faute, comment on peut essayer de sortir de ça ?

Thomas : L’idée n’est pas de culpabiliser qui que ce soit. Nous faisons la plupart du temps avec les moyens que nous avons. Il n’y a pas de blâme à avoir sur soi, ni sur la génération précédente qui nous a transmis sa façon d’éduquer avec les moyens qu’elle avait, et parfois ça a pu être très douloureux. Les moyens d’éducation des générations précédentes pouvaient être extrêmement austères parfois même violents. Pour moi, c’est précieux d’arriver à pouvoir accepter les générations précédentes et les moyens dont elles disposaient, et de reconnaître les moyens que nous nous avons. Ça ne veut pas dire que nous sommes piégés à vie dans ces moyens-là, nous pouvons nous transformer. Comment sortir de cette roue de hamster ? Personnellement j’étais pris là-dedans, j’avais un rapport hostile avec le temps. Une petite phrase lancinante me disait : « Ta course éperdue est perdue. ». J’ai accepté de me rendre compte que se battre contre le temps, c’est épuisant, ça ne me rend pas heureux et je ne vais jamais gagner. J’avais donc besoin de comprendre pourquoi je me bats contre le temps. Qu’est-ce qui fait que, au lieu de prendre le temps comme un ami, un allié ou un partenaire dans le projet de vivre, je le prends comme un ennemi, celui qui m’empêche de vivre, qui me coupe de mes vrais désirs et élans ? C’est une des raisons qui m’a amené en thérapie. J’ai réalisé que moi, j’avais été très formaté par cette idée de « on n’a pas le temps, vite, dépêche-toi ». J’ai entendu cela toute mon enfance et j’avais besoin d’arriver à déprogrammer ça et je ne savais pas le faire seul. J’ai donc fait appel à quelqu’un qui m’a aidé à comprendre cette course. Aujourd’hui, je rencontre énormément de personnes qui veulent aussi sortir de cette course et retrouver un rythme doux, qui les respecte, qui respecte leur propre élan et avancer de chose à faire en chose à faire. Parce que, bien sûr, il y a des choses à faire mais on peut les faire tranquillement en privilégiant une certaine qualité d’être.

C’est ça que je propose dans mon travail, c’est de retrouver une joie d’être à travers les choses à faire et notamment dans les rapports éducatifs. C’est l’un des thèmes de mon dernier bouquin. Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour les jeunes ? Est-ce que les rapports éducatifs, les rythmes auxquels nous, adultes, vivons donnent envie de vivre aux jeunes ? Est-ce que nous sommes inspirants ? Et est-ce que nous travaillons à rester inspirés malgré les difficultés, les tensions, la crise sanitaire que nous traversons ? Au-delà de cette crise-là, il y a aussi une crise de transition qu’on a un peu évoquée précédemment. Est-ce que nous arrivons à rester inspirés ? C’est du boulot de rester inspiré quand les moments sont chaotiques. Or, je pense que c’est là l’espace de notre dignité d’être humain. C’est le fait d’avoir cette capacité à se dire que, même si tout est brouillon autour de nous, qu’il y a des choses qui s’écroulent ou qu’on ne voit pas clairement où l’avenir va, je veille avec sérénité à l’intime de mon cœur, dans la confiance que la vie est un processus ou les choses se forment, se déforment, se transforment. Cela fait partie de la vie et j’ai besoin de sentir que je vais dans le sens de la vie, dans ce qui fait que ça demeure quand même vivant et que ça renait. Je souhaite que nous puissions sentir cette confiance dans l’extraordinaire capacité de résilience de la vie, et particulièrement de nous autres, êtres humains. Mais ça demande que je puisse rester conscient de mes programmations, de l’habitude de fonctionner dans l’ancien paradigme et notamment du culte du faire, mais aussi des rapports de force, la culture du malheur, du fait de ressasser ce qui ne va pas plutôt que s’enchanter de ce qui va bien.

Vincent : Est-ce qu’il y a des petites astuces pour progressivement essayer de faire prendre un autre chemin à nos pensées, et au lieu de faire la liste de ce qui n’a pas été aujourd’hui, rester sur le positif et rester optimiste ? Pour quelqu’un qui voudrait se lancer là-dedans, est-ce qu’il y a des petites pratiques pour entrer dans cet état d’esprit ?

Thomas : Oui. Notamment apprendre petit à petit à sortir d’un des pièges dont j’ai parlé un peu plus tôt. Un de ces cinq pièges que j’appelle des mécanismes autobloquants et qui empêchent notre évolution individuelle, mais aussi notre évolution collective. Ce premier piège, c’est la culture du malheur. Nous avons grandi dans un univers dans lequel on ressasse ce qui ne va pas, notre passé malheureux, nos souffrances ou nos traumatismes. On ressasse cela jusqu’à même avoir un certain goût du drame. Je reçois une pique, alors j’en renvoie trois. Je me sens attaqué, alors j’attaque en double. Et c’est une habitude, une programmation. Quelqu’un qui attaque, c’est quelqu’un qui souffre. Nous devrions donc être empathiques et essayer de comprendre la souffrance de cette personne. C’est ce que nous proposent la plupart des sagesses, mais nous l’avons complètement oublié. Nous avons besoin de sortir de la culture du malheur et tenter de voir ce qui va bien. Il y a bien plus de choses qui vont bien que de choses qui vont mal. Nous avons besoin d’instaurer cette hygiène, on revient à la discipline de paix. Je commence ma journée par une hygiène de conscience, je contemple d’abord tout ce qui va bien. Plutôt que de maugréer parce qu’il pleut, il y a une grosse réunion, il y a des embouteillages pour conduire les enfants à l’école, et commencer à ressasser tout ce qui ne va pas, commencez plutôt la journée par vous enchanter. De quoi me direz-vous ? Vous vous réveillez, ce n’est pas le cas de tout le monde. Vous êtes réveillé, il y a des gens qui sont restés morts dans leur lit ce matin-là. Vous vous levez tout seul, certaines personnes sont malades, alitées ou ont un handicap et ne peuvent pas se lever seules. Vous êtes autonome, vous êtes en santé, vous pouvez vous habiller seul, c’est fabuleux ! Il faudra peut-être qu’un jour vous perdiez la santé pour le mesurer. Vous pouvez descendre l’escalier tout seul, donc vous fonctionnez, vous êtes en santé. Il y a moyen de se réjouir de choses qui se passent comme sorte de telle évidence que l’on n’y porte pas de crédit. Faut-il perdre toute ou partie de la santé pour mesurer quelle chance c’est ? Ce que je raconte n’a rien de bisounours, ce que je raconte est la conscience que tout ça mérite mon attention, ma gratitude et de la reconnaissance de sorte qu’après, et dans le même mouvement, je vais m’occuper de ce qui va moins bien : la querelle que j’ai avec mon client, mon fournisseur, ou mon collège de travail.

La tension que j’ai avec mon conjoint, mon partenaire de vie ou avec mon enfant, je vais m’en occuper avec la même attention, mais j’ai d’abord pris de l’énergie dans ce qui va bien. Exactement comme sur le plan physique, je vais nourrir mon être physique avec une nourriture saine pour être en bonne santé, avoir une bonne immunité. Je suis vigilant à maintenir une bonne immunité physique, je m’oxygène, je fais du sport et je maintiens mon corps en bonne santé. Sur le plan psychique, nous avons absolument le même besoin de nourrir notre être psychique de belles et bonnes nouvelles, de choses qui vont bien, qui sont encourageantes et qui élèvent notre énergie. De cette façon, cette belle énergie plus élevée, plus fine et plus vigoureuse va nous permettre de rencontrer les difficultés et les tensions avec une autre conscience. Je vois ça tous les jours dans mon métier. Quand les personnes commencent leur journée par célébrer ce qui va bien, elles transforment petit à petit leur vie. Je recommande de faire l’exercice trois fois par jour ! Commencez à vous poser la question. Comment allez-vous ? Ayez d’abord de la gratitude pour ce qui va bien et ensuite, nommez ce qui ne va pas.

Le fait d’être imprégné de ce qui va bien permet de traiter ce qui ne va pas avec plus de conscience, mais permet également de prendre de la distance. Au lieu de se laisser bouffer par ce qui ne va pas, je réalise qu’il y a aussi de la joie, de l’enthousiasme, peut-être même de l’émerveillement dans mon cœur et je savoure cela. Ça donne de la teneur à ma vie, de l’énergie, du goût, de l’intensité. En même temps, il y a de la colère, tristesse, dépit, solitude, désarroi le cas échéant et je m’en occupe aussi, mais avec une certaine distance et légèreté qui fait que, petit à petit, cet état de paix dont nous parlions au début s’instaure en moi. Je ne suis pas complètement chahuté. Voilà un apprentissage vraiment simple et salutaire.

Je dois à cet exercice d’avoir changé ma vie. J’étais avocat dans une première partie de vie, travaillant comme un fou, tournant dans ma roue de hamster. J’étais un célibataire qui avait peur de l’engagement, je ne voulais pas d’enfant. Ma vie a complètement changé parce que j’ai appris à m’écouter. Je suis en couple depuis bientôt 22 ans, j’ai des enfants et ma vie professionnelle m’enchante tous les jours. Ce pouvoir est en nous. L’idée est de trouver ce qui est juste pour vous par cette écoute intérieure.

Vincent : Super, l’ordonnance est sympathique, 3 fois par jour, 3 minutes. C’est chouette ! Du coup, il ne faut pas commencer par écouter les informations en se levant le matin…

Thomas : C’est vraiment une hygiène de vie. Moi personnellement, j’ai réalisé que j’étais hypersensible. J’écoutais les nouvelles pour rester au courant et c’est plombant, sauf si on a atteint l’état d’éveil du Dalaï Lama et que nous pouvons écouter tout cela avec compassion. Si nous voulons transformer notre conscience, il s’agit vraiment de prendre des distances par rapport à cet aspect toxique de se sur-nourrir de mauvaises nouvelles. Cela plombe notre énergie. Je ne dis pas que l’on ne va pas s’intéresser à ce qui se passe dans le monde, mais on va le faire autrement.

Vincent : Beaucoup ont aussi le reflex de ne pas écouter l’autre, mais de chercher à lui apporter des solutions. Très souvent on dit : « Ça ne va pas, attends, je vais te dire ce qu’il faut que tu fasses et ça ira mieux après ». On ne laisse pas le temps de se dire : « Qu’est-ce que ça veut dire, ce que tu ressens ? », ou juste d’écouter. Est-ce que tu voudrais rebondir un peu là-dessus ?

Thomas : La plupart de nos conflits sont des malentendus, et les malentendus sont des mal-écoutés. C’est aussi simple que ça, je n’ai pas écouté suffisamment longtemps et au bon endroit. Nous avons besoin d’apprendre ce que l’autre vit derrière ce qu’il dit. Ce qu’il dit peut être malheureux, maladroit, ou le ton employé peut être dérangeant. On est dans la périphérie, l’égo. Nous avons besoin de percevoir ce que l’autre vit derrière et particulièrement dans les rapports d’éducation. Nous avons vraiment besoin de réaliser que, la plupart du temps, nous ne savons pas écouter. Ce qui n’est pas encore grave car, quand on ne sait pas écouter, on peut ré –écouter. Le vrai risque vient du fait que nous ne savons pas que nous ne savons pas écouter. Comment va-t-on améliorer une partie de soi si on ne sait pas qu’on doit l’améliorer ? Et c’est surprenant de voir combien de parents, d’éducateurs ou d’enseignants donnent des conseils, cherchent des solutions. Ce sont des conseils habités d’une bonne intention, mais qui sont complètement maladroits par rapport au fait que ce dont l’être humain en face de nous a besoin, c’est d’écoute et d’empathie.

Énormément d’enfants souffrent de ne pas être écoutés. Leurs parents, bien intentionnés, donnent des solutions et l’enfant perçoit cela comme « je suis incompétent, je dois suivre ». Ou alors, ils se rebellent parce qu’ils reçoivent des conseils qu’ils n’ont pas envie de suivre et ne trouvent pas leur espace d’autonomie.

Lorsque vous donnez un conseil à quelqu’un, vous l’aidez peut-être une fois. Lorsque vous l’écoutez, vous lui apprenez à se faire confiance et à trouver, en lui-même la solution. C’est comme dans la parabole du poisson que je donne et la personne mange une fois, ou bien je lui apprends à pêcher et il mange toute sa vie. C’est vraiment un enjeu récurrent dans nos rapports d’éducation. C’est un trou noir dans l’éducation, l’absence d’attention à l’écoute. C’est une chose qui a frappé mes filles, quand elles sont passées de la maternelle où il y a encore un peu d’empathie et d’écoute, à l’école primaire. Elles m’ont toutes dit : « Papa, les profs nous demandent d’écouter, mais eux ils n’écoutent pas. ». Une valeur ça ne s’édicte pas, ça se témoigne. Je témoigne d’écoute et de respect par mon attitude, et donc j’obtiens en retour écoute et respect, mais c’est ma dégaine qui importe.

Vincent : Oui, en tant que parent c’est la même chose qu’en tant qu’enseignant, si par mon attitude je ne montre pas la voie, ça ne peut pas fonctionner.

Thomas : J’aime rappeler qu’écouter c’est la fermer, et retenir la compulsion de dire à l’autre : « Mais attends, je crois que, il faudrait que… », c’est retenir cette compulsion qui est de l’égo. Nous voulons jouer au sauveur au lieu de faire confiance, cet humain a toutes les clés, et je vais l’écouter jusqu’à l’endroit où il ou elle trouve les clés dont il a besoin. Ça demande que je laisse l’autre arriver au bout de sa phrase et de garder un temps de silence. L’autre, quand il a fini de prononcer sa phrase, est alors pris dans une songerie. Cette personne est en train de faire ou défaire des liens, et donc d’exercer des intelligences intuitives, des intelligences relationnelles intérieures, émotionnelles très fines qui sont possibles parce qu’il y a de l’écoute, et qui sont impossibles si je donne des conseils. Quand on se sent vraiment dans l’impossibilité de s’écouter, de se comprendre, on va chez un thérapeute qui nous procure, non pas des conseils, mais un cadre d’écoute sécurisant. Il est là pour ça, il nous écoute jusqu’au bout sans nous interrompre. Cette écoute est sécurisante. La confiance une fois établie, je peux explorer cette partie de moi qui, jusque-là, me faisait peur. Je n’avais pas trop envie d’y aller tout seul mais avec ce compagnonnage j’y vais, et petit à petit je comprends, je dégage mes solutions, c’est ça qui permet l’autonomie. Dans les rapports d’éducation aussi, nous avons absolument besoin d’instaurer cette écoute-là.

Vincent : Oui c’est d’autant plus fourbe, qu’en effet ça part d’une bonne intention. Il faut encore une fois avoir cette prise de conscience et se forcer un peu. Est-ce que ça devient une habitude à force de pratique ?

Thomas : Oui, bien sûr. Je pense que l’empathie est naturelle. De plus en plus d’études sur l’enfance montrent que l’enfant est naturellement empathique. Ce sont nos idées souvent freudiennes qui l’ont fait voir comme un pervers narcissique, alors que l’enfant est naturellement empathique. C’est de plus en plus prouvé par des études que je trouve très pertinentes parce que je l’ai vu autour de moi. Aller vers l’autre, jouer ensemble, s’émouvoir de ce que l’autre s’émeut, c’est notre nature et je souhaite que nous puissions maintenir cela en grandissant et créer des rapports empathiques. C’est même essentiel. Les auditeurs connaissent peut-être le travail de Catherine Gueguen, qui est une amie. J’ai eu la chance de rédiger la préface de son premier bouquin qui s’appelle « Pour une enfance heureuse », et qui fait le lien entre le fait d’avoir reçu de l’empathie durant l’enfance, et donc de l’écoute et de l’attention pour ce que l’on ressent, et le fait que les connexions neuronales se fassent correctement. On savait déjà que le fait de recevoir de la chaleur humaine et de l’empathie pendant l’enfance était sans doute utile, mais on ne savait pas que c’était indispensable pour créer certaines connexions qui, à défaut d’empathie, ne se font pas.

Or, s’il y a bien un enjeu pour le « vivre ensemble », c’est de l’empathie mutuelle. Les bouquins de Catherine Gueguen sont une vraie invitation à revisiter nos habitudes de violence ordinaire. Le mot violence peut choquer les parents qui nous écoutent, mais on peut parler de rapports brutaux. On coupe la parole, on affirme, on sort son gourdin de Cro-Magnon pour dire : « Tu as tort et moi j’ai raison. », il n’y a pas de « nous », il a seulement « je » face à « tu ». On oublie de créer, ou co-créer le « nous » qui est la base de notre humanité, d’être bien ensemble, dans un climat d’écoute et d’empathie. Durant le confinement, la promiscuité de la vie en télétravail ou télé-école a amené beaucoup de tensions et de difficultés, même si cela a aussi permis de rapprocher les personnes. Le fait de créer et maintenir un « nous » joyeux et vivant est devenu absolument essentiel, et pas seulement dans le cocon familial mais sur le plan de toute la société.

Vincent : Le « nous » dans un couple est facile à visualiser, mais au niveau d’un état ou d’un pays, existe-t-il cette même logique de « nous » ? Est-ce la même logique, mais à grande échelle ? 

Thomas : Il me semble bien que oui. Si tu veux la paix dans le pays, fais la paix dans ta ville. Si tu veux la paix dans ta ville, fait la paix dans ton quartier. Si tu veux la paix dans ton quartier, fais la paix dans ta maison. Si tu veux la paix dans ta maison, fais la paix dans ta famille. Si tu veux la paix dans ta famille, fais la paix dans ton couple et si tu veux la paix dans ton couple, fais la paix dans ton cœur. Et donc si on redéploie cette proposition a sens inverse, je pense que si j’arrive à créer un « nous » joyeux et fécond entre les parties de moi-même et que je ne les laisse plus se tirailler, se diviser, se culpabiliser, se projeter sur les autres, si j’arrive à créer ce « nous » à l’intérieur de moi, ça devient contagieux dans ma façon d’être en couple, avec mes enfants, avec les personnes qui travaillent ou vivent autour de moi. Personnellement, j’ai vraiment confiance en ce pouvoir de la contagion bénéfique.

Vincent :  En t’écoutant on voit à quel point c’est puissant, cela fait sens, et cela semble naturel. Est-ce que c’est quelque chose qui peut venir de l’éducation nationale ? On a parlé avec beaucoup d’enseignants et ils ne sont pas formés à ça. Certains sont sensibilisés, mais ils n’ont pas d’outils ou de formation. Est-ce qu’on peut espérer un changement à ce niveau-là ?

Thomas : Je l’espère de tout mon cœur et je ne suis pas le seul. Je suis dans de nombreux réseaux, notamment le réseau de la communication non-violente. Nous travaillons avec cette intention qu’un jour, avec d’autres approches thérapeutiques ou de connaissances de soi, de développement dit « personnel » mais qui est au fond du développement social, ces enjeux figurent dans la scolarité, et que tout enfant, quel que soit son milieu, puisse avoir accès a des clés de compréhension de soi et l’occasion de comprendre quel est le sens de sa vie, son élan de vie, quels sont ses talents et comment les mettre au monde. Que disent ses sentiments, sa joie ou son enthousiasme de lui, mais que disent aussi sa colère, sa tristesse, son désarroi ou sa rage, et ce qu’il ou elle a besoin de comprendre avant de faire payer sa colère aux autres. C’est vraiment un enjeu de santé publique et ça devrait figurer dans les programmes scolaires. Petit à petit, les enseignants sont sensibilisés, mais c’est la structure qui est encore très inerte malheureusement, mais il y a des signes d’évolution.

Je suis parrain, avec le docteur Catherine Gueguen, d’une association qui s’appelle « Déclic CNV (Communication Non Violente) et éducation » et qui fait un très beau travail en France pour faire connaitre la nécessité pour les enseignants de se former pour gérer des classes, éduquer les enfants, être plus à l’aise, pouvoir créer du « nous ». C’est un enjeu essentiel quand on est devant une classe de 25-30 élèves. Comment arriver à faire que les élèves de cette classe s’entendent, s’écoutent, se parlent, soit joyeux d’être ensemble et qu’ils aient le même plaisir à apprendre ensemble qu’ils ont du plaisir à jouer au foot ou faire de la musique ensemble ? Ça devrait être aussi joyeux que ça, et il n’y a aucune raison que les enfants aillent à l’école en trainant les pieds et reviennent en râlant. On devrait aller à l’école en sifflotant de joie et rentrer en s’enchantant de tout ce qu’on a appris dans un climat porteur. Ce n’est pas de l’angélisme ce dont je parle, on a des preuves concrètes, beaucoup d’écoles adoptent ou se créent sur ce modèle et effectivement les enfants n’ont plus envie de quitter l’école tellement ils s’y plaisent. Je connais de nombreux projets en Belgique et aussi à l’étranger, proches des modes de scolarité des pays du nord qui sont très ouverts à ces approches-là. Nous avons vraiment besoin de revisiter le système scolaire de fond en comble, pas juste de petits changements, mais vraiment un changement du système de pensée.

Vincent : C’est justement l’idée de la première box Osmose, c’est de parler des émotions et il y aura ton ouvrage à l’intérieur. Au niveau de l’individu et des foyers, comment conseilles-tu d’exploiter les richesses qu’il y a dans ton livre « Cessez d’être gentil, soyez vrai. » ? Est-ce que c’est un ouvrage qui se lit de A à Z ? Si tu avais quelque chose à dire à quelqu’un avant qu’il lise ton livre, dans quel état d’esprit tu l’inviterais à être ?

Thomas : À suivre ce qui le nourrit. Là, tu montres la BD que j’ai faite de mon premier livre. C’est un texte réduit avec peu d’exemples mais qui est illustré de façon plaisante par Alexis Nouailhat, et qui permet donc de vulgariser le processus de la connaissance de soi par l’approche de la communication non violente d’une façon plaisante. C’est un premier aperçu, ce petit bouquin peut se lire d’une traite, mais pour ceux qui ont envie d’aller plus loin, je recommande le livre de base, dans lequel il y a de nombreux exemples de la vie quotidienne, vie de couple, vie de parent, scolarité, vie au travail pour montrer comment cette nouvelle façon de fonctionner peut s’instaurer. C’est un livre qu’on ne lit pas d’une traite car on digère petit à petit les prises de conscience. En tout cas, c’est ce qu’en témoignent les lecteurs. Le livre a fêté ses 20 ans et je reçois encore cinq ou six témoignages par semaine qui sont extrêmement chaleureux par rapport à ce que ce livre a pu apporter comme prise de conscience. On a fonctionné d’une certaine manière jusqu’ici, mais on peut fonctionner autrement. Il n’y a pas à se résigner à une vie qui ne nous convient pas, c’est vraiment le message de base de mon travail. Ne nous résignons pas à une vie subie, organisons-nous pour trouver une vie choisie.

Vincent : Merci Thomas, pour ce joli mot de fin ! Nous sommes arrivés au bout de notre temps imparti. Merci pour tout ce partage, c’est chouette, inspirant et motivant. Est-ce que tu veux nous partager ton actualité, des projets sur lesquels tu travailles ou tu t’épanouis en ce moment ? 

Thomas : Du fait du confinement, je me suis lancé dans quelque chose auquel je ne pensais pas avoir accès, qui est de faire des cours en ligne. Mon métier consiste à donner trois à quatre conférences grand public par semaine, des formations et des séminaires avec des groupes. Tout a été interrompu par le confinement et je me suis mis, avec mon ami Gabin Bellet et son organisation qui s’appelle « En Développement », à créer des cours en ligne. Je vois que cela permet à beaucoup de gens d’intégrer les approches dont nous avons parlé sans devoir quitter chez eux. Ils le font à leur rythme, quand ils veulent, ils prennent un quart d’heure ou quelques éléments d’un cours. Voilà une façon d’en savoir un peu plus, d’aller voir comment s’outiller pour se poser ces fameuses questions : « Comment ça va ? Comment je me sens ? Comment je peux célébrer ce qui va bien et sentir que ma vie s’oriente de plus en plus vers ce que j’aime bien et comment transformer ce qui ne va pas et orienter ma vie en ne retombant plus dans ces travers-là ? ». Voilà d’ailleurs quelque chose que j’ai à cœur de souligner. Nous avons un pouvoir de nous transformer qui est aussi considérable qu’ignoré dans nos cultures. Merci à toi et à ton équipe de faire connaître ces outils pour nous permettre de vivre des vies choisies, joyeuses, solidaires et partagées.

Vincent : Merci beaucoup Thomas et j’espère à une prochaine !

Thomas : Très volontiers, merci Vincent.

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