Interview de Emilia Fullmer-Bourrée : L’approche empathique pour faciliter son quotidien de femme et maman

Emilia Fullmer-Bourrée L'approche empathique pour faciliter son quotidien de femme et maman

Aujourd’hui, on accueille Emilia Fullmer-Bourrée qui est coach en parentalité et qui nous a également aidés au début du lancement d’Osmose en partageant ce qu’elle pensait du projet. Elle transmet des outils à l’approche empathique pour faciliter votre quotidien en tant que femme et maman. Des valeurs que nous partageons.

Benjamin : Bonjour Emilia. Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ? 
 
Emilia Fullmer-Bourrée : avec grand plaisir, merci Benjamin, je suis tellement heureuse d’être là avec toi, avec chacun et chacune qui nous regardent. Je suis coach en parentalité en business. Je suis américaine et j’habite en France depuis 2002 et j’accompagne les mamans qui souhaitent vraiment trouver leur « pouvoir personnel » à l’intérieur d’ elles pour aller chercher la relation qu’elles souhaitent avoir avec leurs enfants.
 
Benjamin : comment en es-tu arrivée là, je sais que tu t’es pas mal formée, comment t’es tu dis « je veux me former et aussi accompagner les parents » ? 
 
Emilia Fullmer-Bourrée : d’abord grâce à mes enfants et j’ai travaillé plus de 10 ans en ressources humaines. Dans la 11ème année, j’ai été malheureusement pour la 2ème fois, victime d’harcèlement moral au travail, ça m’a amenée à vivre une dépression et un burn out et avec ça, j’ai tout remis en question dans ma vie. L’année qui a suivie, j’ai reçu le diagnostic de mes deux enfants aînés qui ont tous les deux, un trouble de déficit d’attention avec hyperactivité donc TDAH. 
 
Forcément cette période de dépression m’a amenée à remettre en cause pleins de choses dans ma vie, à comprendre ce qu’il s’est passé pour moi dans mon enfance, des blessures que j’avais eues, de remettre en cause aussi la maman que j’étais, de rencontrer de telles difficultés avec mes enfants avec leur trouble du déficit de l’attention cumulé avec mon état à moi. Forcément quand je vais mal, mes enfants vont mal et ça s’est retrouvé clairement dans leur comportement qui a été très difficile pour moi et pour mon conjoint. J’ai 3 garçons qui ont aujourd’hui 10, 8 et 5 ans. 
 
Grâce à ce cadeau qui était pourtant si difficile à traverser (cadeau de la vie que d’avoir traversé ces difficultés-là, ce cadeau d’avoir des enfants « différents »), ça a fait que je suis devenue la femme et la maman que je voulais être. En tout cas pour moi, avoir fait ce chemin-là et voir où j’étais et là où je suis arrivée aujourd’hui me permets de vivre un vrai épanouissement dans ma vie de maman avec mes enfants, de vivre aussi une vie de maman dans laquelle j’ai une vraie sérénité, que c’est facile alors que j’ai des enfants classés dans la gamme des plus difficiles. 
 
En fait, peu importe ce qui nous arrive dans notre vie, il nous ait veritablement possible de vivre la vie que nous voulons vivre et qu’une fois que l’on a expérimenté ça, on a envie de le transmettre à d’autres mamans pour que nous puissions toutes être le leader de notre famille et de l’amener dans un vrai épanouissement, dans une vraie qualité de vie, une vraie qualité de relation avec nos enfants. 
 
Benjamin : c’est chouette, ton histoire est vraiment hyper inspirante, elle rayonne, vraiment ça parle avec le cœur. Il y a beaucoup cette notion de « finalement comment je vais être, mes enfants vont le ressentir » et c’est vraiment ce sur quoi on veut orienter tout le concept d’osmose, de se dire que l’on ne veut pas que l’info soit descendante à l’adulte qui va dire à l’enfant « fais comme ça » mais aussi que l’enfant soit aussi le meilleur coach. C’est souvent une phrase qui revient. 

Benjamin : Comment ça se passe à l'heure actuelle avec les mamans, les parents en général que tu accompagnes, est ce que tu sens que le développement personnel (gestion des émotions, confiance en soi....) rentre de plus en plus dans les familles ou à l'inverse est ce que tu sens qu'il y a encore un long chemin à parcourir ?

Emilia Fullmer-Bourrée : ce que j’expérimente, c’est que chacun est là où il en est sur son chemin. Il y a des personnes, des mamans ou des papas, qui sont prêts à se découvrir ou se redécouvrir, ou découvrir ce qu’ils ont véritablement envie d’être et il y a des mamans et des papas qui ne sont pas encore prêts à ça. 
 
Je trouve qu’il est très important de respecter là où nous en sommes et de sentir à l’intérieur de soi ce chemin qui démarre en se rendant compte de là où j’en suis, est ce que la vie que j’ai aujourd’hui me convient ? Si c’est OK pour moi et que je ne suis pas dans le développement personnel, eh bien tant mieux pour moi. Et si la vie que je vis ne me convient pas et le chemin qui me parle est le chemin du développement personnel, tant mieux pour moi. C’est très important d’avoir cette conscience et ce ressenti. 
 
Benjamin : je pense que ça parle à beaucoup de personnes qui nous écoutent, des personnes que l’on a pu interviewer avant et aussi à l’heure actuelle avec les personnes qui nous rejoignent sur Osmose. Beaucoup ont ce côté culpabilité, qui fait l’effet inverse du développement personnel, en se disant « la parentalité bienveillante doit être le chemin à suivre. » 
 

Comment arrives-tu à sortir ces parents pleins de bonnes intentions mais qui se mettent une double pression à vouloir absolument être dans la bienveillance alors qu'à côté ils ont leur quotidien, leur travail ? 

Emilia Fullmer-Bourrée : tu as tout à fait raison et je viens de faire une Master class dans laquelle on a beaucoup parlé de ça donc tu es en plein dans la cible du moment pour moi dans mes accompagnements. 
 
Ma manière de voir la chose est que je me suis rendue compte quand je suis devenue maman, comme nous toutes et tous en fait, que j’ai démarré avec ce que je savais, c’est à dire comme moi j’ai été éduquée, j’ai démarré avec cette base-là et en partant de ça, je me suis rendue compte que cette manière d’éduquer ne me convenait pas et donc j’ai essayé d aller dans le courant de la parentalité positive, la parentalité consciente, la parentalité respectueuse…, tous ces nouveaux courants de la parentalité. 
 
Et c’est en essayant certains trucs plusieurs fois que je constate que cela fonctionne bien mais tout à coup, ça ne fonctionne plus. Pourquoi ? Et des fois, j essaye plusieurs fois et ça ne fonctionne jamais et je tourne en rond, c’est tellement frustrant. Cette culpabilité surgit alors « ça marche pour tout le monde mais pas pour moi, donc c’est forcément de ma faute, il y a quelque chose qui ne va pas pour moi ». 
 
Et sur ce chemin là, ce que j ai découvert, c’est que, aujourd’hui, je n’en veux pas à mes parents de la manière dans laquelle ils m’ont éduquée. Dans la parentalité positive, Il y a des choses que j’adore mais en fait ce n’est pas non plus important pour moi de la suivre totalement. En vérité, pour moi, la parentalité que je vise et que j’invite mes clientes à intégrer, c’est de découvrir ensemble un cheminement de questionnements, d’expérimentations, de nouvelles stratégies. Comment puis-je faire pour trouver ma parentalité ? Car chaque maman est unique, chaque papa est unique, nos enfants sont uniques, nos familles sont uniques donc comment peut-on venir nous dire « fais ceci, suis les étapes et tout va aller bien ». Ça ne marche pas comme ça. Moi, je ne suis pas pareille avec chacun de mes fils. Mon mari intervient différemment avec eux également et nos enfants sont différents envers nous aussi. Donc il y a forcément besoin d’une adaptation, d’une personnalisation que chacun perçoit et c’est justement ça le plus difficile.
 
Benjamin : je trouve ça génial parce que ça fait vraiment cohérence avec notre message avec Osmose. Dans la box que les familles reçoivent tous les deux mois, il y a un livre mais également un livret avec différentes activités que l’on propose pour que les familles puissent partager et on a vraiment envie d’assumer ce message que certaines activités vont fonctionner pour certains parents mais d’autres non. Et bien sûr, ce ne sont pas les parents qui font mal l’activité, ce n’est pas non plus l’activité créée par une experte qui est mal conçue mais pour ceux qui ne la réussissent pas, il y a peut être juste une adaptation à trouver. 
 
Emilia Fullmer-Bourrée : exactement. Je vais utiliser une métaphore, par exemple, j adore les glaces. Je vais en prendre une que tu ne vas pas aimer. Mais ce n’est pas pour ça que la glace est mauvaise, c’est juste que nous n’aimons pas les mêmes choses. C’est pareil avec notre parentalité partout dans notre vie, nos métiers, les sports… C’est juste une question de « j’aime ou je n’aime pas », « pour moi, ça fonctionne mais pas pour toi » mais ça peut aussi bien fonctionner un jour mais pas le suivant ou inversement. En expérimentant, on évolue et c’est de ça que nous avons besoin et nos enfants aussi. 

Qu'est ce que tu conseilles sur la manière de faire pour se laisser l'opportunité de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas ?

Emilia Fullmer-Bourrée : s’il n’y avait qu’une chose dont on aurait besoin, c’est « ralentir » car aujourd’hui dans notre société, tout va tellement vite. On veut tout tout de suite et c’est pareil avec nos enfants. 
 
Moi même, je dis à mon enfant « ramasses tes chaussures tout de suite » « tu m’as entendu, fais-le » mais c’est comme quand mon mari me demande quelque chose, j’ai besoin d’intégration, j’ai besoin d’un temps où j’entends où j’intègre sa demande, je suis en train de faire quelque chose, est ce que je peux m arrêter, je dois d’abord analyser sa demande. 
 
La contrainte du temps est une des choses ENORME qui nous amène un stress important dans notre famille et qui entraîne des crises et des conflits. Et parfois il ne suffit pas de beaucoup de temps pour améliorer les relations. 
 
Emilia Fullmer-Bourrée : j’ai envie de dire qu’il y a de plus en plus de papas qui ont envie de travailler sur leur parentalité grâce malheureusement au nombre de divorce qu’il y a et donc il existe des papas aujourd’hui qui s’occupent totalement de leurs enfants pendant leur garde et ils n’ont pas envie de toujours devoir endosser le rôle du policier avec leurs enfants. 
 
Ce que je peux dire aussi c’est qu’au départ, la parentalité n’intéressait pas du tout mon mari. Mais quand les actions fonctionnent, les papas s’y intéressent bien évidemment et veulent reproduire. 
 
Il faut donc oser montrer la voie, oser acheter un livre pour essayer différentes manières de faire. Il faut oser avancer soi même sur le chemin que l’on a envie d’emprunter pour obtenir la vie de femme, la vie professionnelle que l’on souhaite. Et si les papas ne veulent pas suivre, il faut respecter leur choix, on n’est pas obligé d’avoir la même parentalité, c’est dans ce respect que les papas suivront d’abord de loin et s’y approcheront ensuite. 
 
Il ne faut pas oublier que la motivation de la maman et du papa est la même, ils veulent que leurs enfants deviennent des adultes responsables et épanouis mais quelque fois, la manière de faire peut être différente. Et aussi, les papas aiment parfois déléguer des choses aux mamans, et ceci permet à ces dernières d’avoir une certaine liberté. 
 
Benjamin : et mine de rien il y a de plus en plus de papas qui s’intéressent à la parentalité positive.
 
Emilia Fullmer-Bourrée : en fait dans ce que je vois, pour les papas, c’est plus simple d’aller dans l’autorité mais en même temps, ce rôle n’est pas drôle et tout le monde aime être dans le plaisir, dans le partage, dans la complicité. On veut vivre ça au sein de notre famille. Finalement, les papas et les mamans ont les mêmes envies.

Aurais-tu des petites routines, des petites activités à proposer en ce qui concerne la gestion des émotions ?

Emilia Fullmer-Bourrée : pour moi, les enfants sauront mettre des mots sur leurs émotions si nous même arrivont à le faire. Il ne faut pas hésiter à demander à l’enfant « qu’est ce que ça te fait ? Tu es triste ? Tu es en colère ? Tu es déçu ? Tu regrettes ?… « . Plus nous aidons nos enfants à verbaliser leurs émotions, moins ils iront vers des crises et des colères. Chaque être humain a besoin d’être entendu. 
 
Benjamin : aurais-tu un dernier message à faire passer aux parents qui ont envie d’exercer les compétences douces mais qui se sentent un peu isolés dans leur démarche ou qu’ils culpabilisent de ne pas y arriver ? 
 
Emilia Fullmer-Bourrée : je dirais qu’il n’existe pas de bon ou de mauvais chemin, de bonne ou de mauvaise manière pour devenir parent, il n’y a que notre propre méthode et qu’il est très important de la découvrir. Il faut donc oser ralentir, oser ressentir, oser expérimenter et trouver quelle est, aujourd’hui, la meilleure parentalité pour être la maman ou le papa que l’on veut être. 
 
Benjamin : un très beau message de conclusion. Merci beaucoup Emilia pour ton partage, pour ton peps et ton sourire dans cet interview et pour tous tes conseils que tu as partagés et à très bientôt. 
 
Émilia Fullmer-Bourrée : avec grand plaisir Benjamin. Merci beaucoup de m’avoir accueillie et bon courage et pleins de bonheur et d’amour à chaque papa et maman qui nous regardent.

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