Caroline Jambon nous partage ses secrets sur la confiance en soi
Autrice de plusieurs livres à destination des enfants et des parents, nous pouvons aussi la lire depuis 2014 sur ses blogs de apprendreaeduquer.fr, apprendre-reviser-memoriser.fr ou encore matransformationintérieure.fr.
Son livre La co-éducation émotionnelle : s’élever en même temps qu’on élève les enfants, paru chez Hatier est un trésor d’outils pour les parents et accompagnants des enfants.
Depuis plusieurs années, vous accompagnez les parents, les enseignants et les enfants à la découverte des compétences de savoir-être ainsi qu’à la facilitation des apprentissages.Qu’est-ce qui a motivé votre engagement dans cette transmission ?
C’est après la séparation d’avec le père de ma fille, quand elle avait 2,5 ans, que j’ai commencé à m’intéresser à la non violence éducative.
En effet, je me suis retrouvée confrontée seule à des défis avec ma fille (crise de colère, pleurs, difficultés d’endormissement) et les réponses que j’y apportais spontanément ne me convenaient pas car je voyais bien qu’elles dégradaient notre relation (comme les punitions ou le coin).
En parallèle, je me suis reconvertie professionnellement et j’ai passé le concours pour être professeur des écoles.
Je me suis sentie très démunie en classe face aux élèves car je ne disposais pas de connaissances et outils pour instaurer un cadre bien- veillant.
C’est à partir de cette double difficulté, personnelle et professionnelle, que j’ai cherché des idées pour faire autrement et vivre des relations de meilleure qualité (avec les enfants… mais pas que!).
Mes blogs, apprendreaeduquer.fr et apprendre-reviser-memoriser.fr, sont nés de cette volonté de partager mes apprentissages et mes découvertes sur le chemin de la bienveillance.
Nos lecteurs et lectrices se lancent des challenges pour nourrir leur confiance en eux à travers des défis en famille et en solo.D’après vous, comment peuvent-ils se motiver à dépasser leurs doutes sur leur chemin ?
La confiance en soi n’est pas l’absence de doutes ou de peur.
Les ingrédients de la confiance en soi sont les suivants :
– la sécurité intérieure :
Est-ce que je me sens appartenir à un groupe qui a du sens et de l’intérêt pour moi ?
Est-ce que j’estime avoir le droit d’être en vie ?
– la confiance en sa personne propre :
Est-ce que je m’autorise à avoir des désirs et des besoins, à dire non ?
Est-ce que je suis conscient de ce que j’apporte au monde ?
Est-ce que je me donne le droit de créer, de partager ?
– la confiance en ses capacités :
Est-ce que je sais dire comment j’ai construit mes compétences ?
Est-ce que je sais comment utiliser mes points forts et élaborer des stratégies ?
Comment est-ce que je vis le doute et les échecs ?
– La confiance relationnelle et sociale :
Est-ce que je sais tisser du lien avec les autres ?
Ainsi, il ne suffit pas de faire des exercices psychologiques pour regagner confiance en soi.
Les exercices et défis devaient aussi être l’occasion de repenser l’organisation de la vie quotidienne (pour prendre en compte le contexte) et les relations (notamment les relations qui empêchent l’autonomie réelle).
Ces relations sont nourrissantes quand elles vont dans les deux sens : donner et recevoir, aider et être aidé, soutenir et être soutenu, comprendre et être compris…
Par ailleurs, la confiance en soi se construit dans la relation, par le retour des autres.
Quand on se sent écouté, reconnu, valorisé, quand on a une place parmi les autres, on a de plus en plus confiance en soi. Créer un groupe de soutien et d’échange peut donc être source de motivation.
De plus, Il est important d’identifier des expériences de réussite même minimes et de les célébrer pour “sentir” la progression.
En effet, la confiance en soi se construit sur l’accumulation des réussites qui ont de la valeur aux yeux de la personne et sur l’attribution de ces réussites par la personne à ses qualités propres, à son travail, à ses efforts (et non pas à un coup de chance).
Enfin, percevoir la progression à travers des marqueurs objectifs est essentiel.
Cela signifie qu’il est efficace de découper un grand objectif à long terme en sous-objectifs à court- terme, atteignables et mesurables (où on va et comment on saura si on y est arrivé ?).
Des notes seront prises pour mesurer la progression vers l’objectif (ex : comparer des notes sur un trimestre et constater la progression même si la note de départ est 3/20 et la note d’arrivée 9/20).
De même, prévenir le découragement peut passer par des stratégies anti-stagnation adéquates (ex : réajuster les objectifs à la baisse quand on se rend compte qu’ils sont inatteignables à court terme; se donner plus de temps pour atteindre les sous-objectifs).
Retrouvez d’autres interviews et conseils sur la confiance en soi, pour vous et vos enfants, en vous abonnement aux kits éducatifs Osmose sur cette page.