Interview Isabelle Servant : Accompagner nos enfants dans leur orientation

Isabelle Servant : accompagner nos enfants dans leur orientation

Aujourd’hui, on accueille Isabelle Servant, créatrice du concept d’orientation positive. Nous sommes très heureux de partager son expertise via nos interviews « éducation et développement personnel » !

Elle nous apporte quelques réponses sur la thématique de l’orientation. Comment accompagner sans influencer nos enfants dans leur orientation ? Comment leur donner la motivation d’apprendre, de sortir de leur zone de confort ? Comment les accompagner face à l’échec, leur apprendre à surmonter ces moments délicats mais fondamentaux pour se construire et trouver sa voie ?

Vincent : Bonjour Isabelle, peux tu commencer par te présenter pour ceux qui n’ont pas encore la chance de te connaitre ?

Isabelle Servant : Je m’appelle Isabelle Servant. Mon parcours est très atypique, actuellement, je suis la fondatrice d’une nouvelle approche, appelé orientation positive. Inspiré de la psychologie positive, que l’on peut définir comme l’étude scientifique des personnes les plus heureuses et des organisations qui fonctionnent de manière optimale. Je suis donc formatrice, coach et auteure autour de ce sujet. Et bien plus encore !

Pour ce qui est de mon parcours, j’ai débuté en tant qu’enseignante de l’éducation nationale. Puis, je suis partie vivre aux Etats-Unis, en tant qu’enseignante. Une fois revenu en France, je me suis remis en cause. Je ne souhaitais plus enseigner, et je ne savais pas qui j’étais. Je ne savais pas ce que je voulais réellement faire de ma vie, au-delà d’une ligne tout tracé faite pour moi. Je me suis posé beaucoup de questions. Au fur et à mesure, je me suis rendu compte que l’école ne m’avait pas apporté ce que je recherchais. Il ne m’avait pas aidé à valoriser ma singularité, ma différence, la première richesse de chaque personne. En tant qu’individus, la différence, est ce qui permet à chacun de s’exprimer. Et, en tant que collectif, c’est une richesse extraordinaire, de voir la complémentarité des talents de chacun. Dans la même période, je me suis demandé si nous étions en train de construire un monde en paix, de ce questionnement est né une association. Cette association que l’on avait appelée « Ecoles du Monde – Acteur en Education », nous permettait d’observer les différentes écoles dans le monde entier. Face à cela, je me suis rendu compte que je voulais montrer les différents systèmes du monde. Et qu’en France, faire évoluer les choses allait être un peu compliqué. J’ai écrit un livre de développement personnel pour les jeunes, aujourd’hui best-seller, il s’appelle « 30 jours pour trouver ma voie et vivre mes rêves ». La réussite de ce livre, m’a renforcé dans mon désir de transmettre aux jeunes ce qui me paraissait essentiel en termes d’identité pour le bien de tous. En soit, recréer le lien entre le « je », le « moi », et le collectif, « nous », est une tâche primordiale pour moi. Finalement, j’ai écrit plusieurs livres, je forme en orientation positive, je coach également. En faisant cela, ce que je recherche, c’est la beauté dans l’épanouissement individuel et collectif.

Vincent : Au cours de ton étude des systèmes éducatifs mondiale, as-tu remarqué des organisations étant mieux organiser ? Mettant plus en avant la singularité individuelle ?

Isabelle Servant : Oui, bien sûr ! Au sein de l’organisation, pendant une année, on avait organisé des cafés pédagogiques et on avait découvert les systèmes scolaires du monde. Tous les mois, on avait des invités par zone géographique, les pays nordiques, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud… Ils ont témoigné de l’école dans leur pays. C’était un échange fascinant et on prenait conscience des différences par le monde. J’ai pu aussi visiter certains pays et on n’a pas du tout la même vision de l’éducation.  En ce qui concerne l’expression de la singularité, la recherche d’une personnalité. En soit, d’aider chacun à trouver sa place. Certains pays sont clairement plus en avant par rapport à nous, notamment, les pays nordiques, avec la Finlande, la Suède, l’Islande. On peut aussi citer les Pays-Bas ou l’Océanie avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais aussi l’Amérique du Nord avec les Etats-Unis et le Canada.

Ce dont je me suis rendu compte, c’était que j’avais grandi en France donc le système scolaire était normal pour moi. J’étais aussi enseignante de l’éducation nationale en lycée, notre système me paraissait logique. Je suis partie aux Etats-Unis, je suis devenue enseignante dans une très grande université. J’ai vécu huit ans là-bas, j’ai vraiment pris conscience du fonctionnement du système scolaire américain. Il y avait d’importantes différences avec notre modèle français. En revenant en France, je me suis demandé si on était en train de construire un monde en paix. Si on aidait réellement les enfants à trouver leurs places. Modestement, la découverte de quelques systèmes scolaires du monde, m’a permis de voir d’importantes différences entre chaque système. Et de me rendre compte qu’il y a des pays qui sont bien plus inspirants que le nôtre, selon ma conception de ce que devrait être l’éducation, l’éducation scolaire, l’éducation scolaire public. Pour vous donner un exemple, en Finlande, dans les études internationales, ils ont d’excellents résultats scolaires, alors qu’ils vont à l’école que le matin, ils ont beaucoup de liberté. Ce qui est le plus intéressant, c’est dans leur nouveau programme de 2016, ils avaient anticipé les besoins des enfants dans 20 ans. Autrement dit, en disant l’école répondre aux besoins des enfants à la fois individuel et collectif. Ils avaient ainsi développé les savoirs être, à la fois l’autonomie, la responsabilisation, travailler en équipe, développer sa créativité, développer sa curiosité, avoir envie d’apprendre à apprendre. Mais aussi prendre soin de sa santé, avec notamment la gestion du stress. Finalement, toutes les bases que l’on devrait apporter à un être humain. Pour qu’il soit capable de créer une vie qui lui ressemble, mais aussi de s’insérer dans un collectif en travailler avec les autres, pour créer ensemble.

Pour arriver à cela, ils ont décloisonné les matières, favorisant les projets. Et surtout une éducation à la fois intellectuelle et corporelle. Avec, le développement des intelligences manuel en utilisant notamment les sports collectifs. c’est très inspirant. Je pourrai en parler pendant des heures !

Vincent : En effet, c’est passionnant ! Ce qui est remarquable, c’est qu’en travaillant les compétences du savoir-être, ils ont réussi à avoir de meilleurs résultats dans les compétences scientifiques, et notamment mathématiques. Et ce, par rapport aux autres systèmes éducatif qui avait mis l’accent sur ces sujets.

Isabelle Servant : Toutes à fait ! Au cours du premier test de PISA, la Finlande était en tête dans deux des catégories sur les 3, de mémoire. Tout le monde, c’était posé beaucoup de question sur leurs modèles. Aujourd’hui, ils restent bien placés, ils ont reculé. C’est dû au fait que PISA et devenu une compétition importante et internationale. Ils ont été remplacés par le modèle asiatique, actuellement sont en tête la Chine, le Japon, Singapour, Taïwan…

Ce qui est intéressant dans le modèle asiatique, ce sont leurs charges scolaires qui sont colossales. Ils ont leur journée d’école pleine, et après, très souvent, ils vont à l’école après l’école. Ils ont un travail monumental y compris le week-end.

C’était très intéressant de voir que deux formats d’école différents, ont réussi tous autant.

Cela dit, PISA étudie de plus en plus les savoir-être. Il y a des enquêtes, mais elles sont moins communiquées, moins mise en avant.

Vincent : Par rapport au modèle français, que tu connais bien. Comment un parent, selon toi, devrait se placer par rapport à l’école ?

Par exemple, certains ont tendance à dire, je confie mon enfant à l’école. Tout ce qui concerne le parcours professionnels, compétences, savoirs… L’école s’en charge.

D’autres parents, disent que l’école, on n’y apprend rien. Ils préfèrent contrôler l’éducation de leurs enfants.

Et surtout, beaucoup, se pose des questions. Disant, qu’ils ont leurs parts à apporter, mais sont un petit peu démuni sur le sujet. Parfois, ils ont des enseignants qui aident et qui prodiguent des conseils. Mais ce n’est pas toujours le cas.

Finalement, quelle est la place des parents dans le système éducatif français ? Quel rôle doit-on jouer ?

Isabelle Servant : Une question très complexe ! Effectivement, la coéducation devrait être considéré comme normal. On a tous le même intérêt, le développement de l’enfant sur tous les plans. Pour faciliter ce développement, il devrait y avoir une véritable coéducation. Je trouve qu’en France ce n’est pas forcément le cas, le parti-pris. Contrairement à d’autres pays que j’ai pu visiter au sein de mon association. Ici, le plus souvent, il y a un divorce, on considère que l’école, ce sont toutes les matières académiques. Puis les parents, c’est toute la personnalité, l’épanouissement, tout ce qui est en dehors. Donc, la coéducation est dans l’intérêt de l’enfant, cependant, ce n’est pas aujourd’hui normal au niveau du système scolaire. En général, on met les parents en dehors de l’école, il ne rentre pas dedans. Il n’y a pas de journées portes ouvertes, d’échanges réguliers avec les parents. A l’inverse, je l’ai vue dans beaucoup de pays, où il y a des heures de permanence, où il y a vraiment des échanges dans les pays nordiques notamment. Ce n’est pas pour dire que tous les pays nordiques sont bien, mais pour montrer la différence. Par exemple, les parents ont les numéros de portables des enseignants. Dans plein de pays, il y a des messages adressés toutes les semaines aux parents. Ces messages permettent de dire, voilà ce qu’on a étudié, ce que vous pouvez faire pour aider vos enfants. Pour résumé, quel est notre part, ce qu’on a fait pour votre enfant, ce que vous pouvez faire pour votre enfant. Les professeurs fournissent parfois de vrais guides, j’avais adoré ça en Australie où il y avait régulièrement des fiches qui étaient données aux parents. Ils montrent ce que l’enfant a appris, ce qu’il reste à apprendre cette année, ce que nous on va faire pour lui. Et enfin, ce que vous pouvez faire pour lui, notamment par les jeux, par l’espace ludique.

En France, cela dépend des personnes, si l’enseignant est réceptif à ça. Je pense que l’échange avec l’enseignant ne doit pas se faire avec un niveau de stress important. Mais plutôt, se demander ce que je peux faire de mon côté, quels sont les jeux qui sont le plus adapté, qu’est-ce que je pourrais faire actuellement pour l’aider à s’épanouir. D’un point de vue générale, la posture du parent est extrêmement importante, puisque l’enfant apprend de son parent. Il va modéliser inconsciemment ce qu’est son parent. Il fera cette modélisation, dans l’ensemble des domaines, le rapport à l’erreur et à l’échec, la valorisation, osé entreprendre, osé faire des expériences, apprendre ou avoir la curiosité d’apprendre. S’il y a une bonne relation entre les parents et les enfants l’enfant modélisera naturellement son environnement proche.

 

Ensuite, il est important, je trouve, en tant que parent, d’être juste. C’est-à-dire, de valoriser tout ce qui est bien fait, en disant : « Ouais, c’est chouette ». Cependant, il faut faire attention au jugement que le parent pourrait porter en disant, c’est bien, c’est mal. Ce qui peut faire penser à un enfant qui amènerait un dessin à son parent en disant : « Ça te plaît ? C’est beau ? ». Le réflexe du parent sera souvent de dire : « C’est joli, c’est beau, bravo ». Cependant, il existe une autre façon de faire, même si c’est très bien de valoriser l’enfant, il en a besoin. L’autre façon de faire, serait de dire, : « Et toi ? est-ce qu’il te plaît ? Est-ce que tu as pris du plaisir ? ». Au-delà de plaire aux autres à travers notre dessin, le dessin est une expression de soi, c’est le fait de prendre du plaisir à dessiner et à créer. Je trouve que c’est important de pouvoir s’extraire du jugement, toutes en soutenant l’enfant, lui permettre de prendre du plaisir et de s’exprimer librement. Mais surtout de lui ramener à lui, a son ressenti à lui, plutôt que de demander l’approbation de l’autre. On est face à un début de responsabilisation, de reconnexion à lui-même, à ses sensations. Cela lui permet de s’exprimer pleinement.

En tout cas, on peut aider les enfants avec le jeu, l’expérience. Et nous en tant que parent, en reconnaissance ce que l’enfant fais de bien, en mettent des mots là-dessus. Il faut montrer à l’enfant ce qu’il fait de bien. J’ai tellement d’ados, quand je leur demandais de citer l’une de leurs qualités, ils répondent : « Bah, non… ». C’est assez impressionnant la proportion de jeunes, dont je m’occupe, qui spontanément ne peuvent pas me donner une seule de leurs qualités. Mais j’ai effectué aussi cet exercice avec des adultes, même s’ils se donnent plus de qualités. C’est intéressant de leur demander de demander aux autres, à leurs proches, quels sont leurs qualités. Finalement, ils leur donnent leurs qualités, ils sont très souvent surpris de la quantité, et de l’aspect positif de celle-ci. Ils découvrent ce que les autres pensent d’eux positivement.

Face aux enfants, il ne faut pas hésiter à dire tous ce qui est positif. Cependant, si c’est quelque chose qui ne se fait pas bien, simplement dire : « Là, ce n’est pas tout à fait juste ». Ne pas hésiter à expliquer, et poser clairement ce qui ne va pas. Enfin proposer à l’enfant de se corriger.

Vincent : C’est vrai que l’on peut être parfois avare de compliments, peut-être pas tous…

Isabelle Servant : Oui, une certaine pudeur, après, tous dépendent des cultures. Par

exemple la culture américaine, ils sont dans l’extrême presque inverse. Ils sont sur complimenté et peut-être pas dans la justesse. Pour importe quelle action ils réagiront à outrance, ça sera : « it’s amazing ! », sur-jouant ainsi la réaction. Du coup, il n’y a pas de vraie référence, tout est un peu « too much ». Je pense que c’est important de dire les choses. Même au-delà de ce qu’on dit, c’est comment on le dit ! C’est le regard que l’on porte sur l’autre. Savoir porter un regarder aimant et bienveillance, c’est presque l’émotion intérieure que l’on porte en soi, il faut savoir le dire, l’exprimer. De cette façon, tout est clair et dit, cela permet d’avoir des mots dessus. Mais l’important, c’est la façon dont on va regarder, accompagné, l’autre qui en dit beaucoup, et cela, dans les bons ou les mauvais moments

 

Vincent : Je reviens sur quelque chose que tu as dit tout à l’heure, sur la coéducation. Ça me faisait penser, est ce que la partie « école à la maison » qu’on a « découvert » avec le confinement. Peut-être pas tout le monde, mais que beaucoup ont découvert avec le confinement. Penses-tu que ça va servir à renforcer le lien au sein du duo « enseignant parent » ?. A l’inverse, est-ce que le fait d’avoir eu ce problème, qui tombé sur les parents de nulle part, n’as pas creusé un fossé. Certains parents ont peu se dire : « Non, ce n’est juste pas possible. Je ne suis pas enseignant, et je ne peux pas faire ». Les conditions étaient tellement mauvaises entre le télétravail et l’enseignement à ces enfants. Pour finir, cela pourrait donner presque un effet allergique…

Isabelle Servant : Sur cette question, je ne sais pas si les enseignants ont accompagné les parents à être « enseignant à la maison », en donnant des consignes ou des aides. D’après ce que j’ai pu comprendre, pas forcément. Il y avait des devoirs ou des exercices, mais en tout cas, moi qui d’habitude d’aide les parents à accompagner les enfants dans l’éducation scolaire, je n’ai pas l’impression que le pont a été fait. D’un autre côté, je crois que les parents ont réalisé ce que c’était d’être enseignant, c’est un métier difficile. On n‘a pas un enfant, on a 25 ou 30 enfants différents. Ces enfants apprennent de manière différente, alors que l’on a un programme extrêmement normé, standardisé et on apprend la même chose au même rythme à tous les enfants. Or, l’école est très inclusive en France, ce qui apporte des points positifs et des points négatifs pour un enseignant. Aujourd’hui être enseignant est très compliqué, en plus, par mon expérience personnelle, ce sont des personnes mal formés et mal préparés à leur métier. Vu les conditions, c’est un métier admirable, il faut être extrêmement courageux et l’on ne s’improvise pas enseignant.

Effectivement, il y a eu plein d’exemples d’école à la maison qui fonctionne très bien, cela dépend de ce que l’on doit transmettre. Si c’est par rapport à des savoir être, une façon de faire, pourquoi pas. Mais il faut être disponible, il faut s’intéresser au sujet, il faut faire plein de choses. C’est un travail à plein-temps !

Osmose : Oui, c’est ça, c’est un boulot à part entière, On ne s’improvise pas enseignant. Au sujet de l’accompagnement, on pouvait voir une étude qui disait que si on n’est pas bon dans un sujet scolaire, mettons les mathématiques. Il valait mieux ne pas aider ces enfants à faire, c’est mathématique. On risquait de lui montrer que le parent n’y arrivait pas, que le parent pouvait être agacé. Et surtout, si les parents n’y arrivent, l’enfant pouvaient l’impression que ce n’était pas quelque chose pour. Il pouvait décider que les math n’étaient pas le truc familial, mais plutôt la littérature. Du coup, inconsciemment, on part d’une bonne idée, aider son enfant sur ces devoirs, pour qu’il ne soit pas en échec sur les math comme nous. Finalement, on risque de renforcer un biais inconscient est ce que c’est quelque chose que tu as déjà remarqué ? Ou alors pas du tout ?

 

Isabelle Servant : C’est un fait qu’une étude a observé, ce risque existe. Cependant, il y a deux choses qui me viennent en tête, c’est le fait de dire, on n’est pas mathématicien où on n’est pas des littéraires. Mais c’est primordial, de dissocier l’histoire du parent et l’histoire de l’enfant, d’un point de vue scolaire. En effet, le parcours scolaire des parents et le parcours scolaire de l’enfant ne sont pas du tout le même, deux personnes, deux histoires, ce genre de généralité biaise. Cependant, en termes d’accompagnement, on peut simplement dire, je vais essayer de t’aider, parce que je trouve qu’en tant que famille, on est une équipe. Pour tout type d’apprentissage, on peut être en équipe, on n’a pas besoin d’avancer seul pour apprendre. Après est ce que c’est la meilleure personne pour aider, si la personne essaye et dit : « Moi, je n’y arrive pas, je ne sais pas faire ». Ce n’est pas grave, c’est tout simplement la façon de dire : « Ben moi, je n’y arrive pas, je ne comprends pas, mais c’est juste moi ». En effet, il y a plein de façons d’apprendre. Une que j’apprécie, c’est celle qu’une amie m’avait donné, le chemin de la main. Le poignet représentant le problème, et les doigts l’ensemble des solutions possibles. il y a plein de solutions, je vais demander à papa, je vais demander à maman, je vais demander à ma sœur, je vais demander aux profs, je vais aller voir sur Internet. Si la première solution marche, c’est génial. Mais si la première ne marche pas, ce n’est pas grave, j’en essaye une autre, j’en essaye une autre… Jusqu’à ce que ça marche ! Cela veut dire que je n’ai pas encore trouvé la personne qui pourrait m’aider. Et, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas de solution universelle pour apprendre, sinon l’enseignant serait magique. Il aurait la clé universelle qui permettrait de faire passer l’information de l’oreille dans le cerveau et dans le système de mémoire. Il donnerait l’information qu’une seule fois, comme si on ouvrait une clé, et direct on comprends. Non, ça ne marche pas comme ça. Sinon il a un trousseau de clés, théoriquement, parce qu’on apprend tout de manière différente et on ne perçoit pas les choses de la même façon. Pour moi, on est tous capables d’apprendre, mais de façon différente.

Il faut trouver la bonne « clé », la bonne méthode.

En règle générale, je ne m’occupe pas des petits. Mais quand ça m’est arrivé, avec des parents désespérer, ils voulaient que j’aide leurs enfants. Moi, j’étais très cool avec ça, je disais : « Ecoute, je ne suis pas sûre, on va essayer une stratégique. Si ça marche, bah tant mieux. Si ça ne marche pas, on essayera une autre ». C’est la façon d’apprendre que l’on remet en question, ce n’est pas soi. Mais il se peut aussi que je ne sois pas la bonne personne aussi pour

t’aider. Mais c’est sûr qu’un enfant va réussir pour moi, on est quasiment sûr de réussir. Les seules choses que l’on ne connaît pas, c’est la stratégie et le temps que ça va prendre. Mais à l’école en général, on est limitée dans le temps, on a un rythme à suivre.

Pour démontrer ce point, la métaphore que l’on pourrait utiliser, c’est quand un enfant a voulu apprendre à marcher. Ses parents sont sur le fait qu’il va réussir, en revanche, ils ne savent pas combien de temps ça va prendre. Un enfant, fait entre 700 et 2 000 essais avant de réussi à marcher. En effet, il faut laisser le temps de muscler son corps et de trouver l’équilibre. A un moment, oui, il se redresse et il le fait. Mais, juste avant il a essayé de se redresser des centaines de fois et de se mettre en équilibre des centaines de fois avant que ça ne verticalise, et que ça puisse avancer. Tous les parents sont confiants, néanmoins, à l’entrée à l’école de l’enfant, les parents perdent cette confiance. Il faut avoir cette même confiance à l’école, même si parfois les contraintes pour trouver la stratégie d’apprentissage sont compliquées.

 

Osmose : C’est vrai que c’est une approche intéressante ! De se dire, même si je ne peux pas t’aider, je sais que tu vas y arriver. Je ne sais pas comment, je ne sais pas quand, mais oui ! Je n’ai pas d’inquiétude, je sais que tu peux le faire. Tu y arriveras !

Isabelle Servant : Bien sûr ! On n’est peut-être pas la bonne personne, on n’a peut-être pas la bonne stratégie, on apprend tous différemment ! C’est super important que le parent comprenne ça. On apprend tout différemment, on n’a pas le même processus mental pour appréhender les choses. On n’a pas les mêmes clés d’entrée, certains sont visuel, d’autres sont auditif, encore d’autre kinesthésique pour la base. Et, puis on n’a pas les mêmes processus pour comprendre les choses tous simplement. Malgré toute la bonne volonté, on pourrait expliquer plusieurs fois la même chose. En effet, souvent, les parents répètent la même chose, pour une explication, ils répètent à peu près la même chose. Si l’enfant ne comprend pas, ils répètent les mêmes mots. On peut essayer comme ça, mais si on se rend compte qu’au bout de 2,3 fois ça ne marche pas. Cela veut juste dire que ce n’est pas la bonne stratégie. Dans ce cas-là, il faut peut-être faire différemment. Pourquoi pas, repenser la façon d’apprendre ou demandé à un copain qui a compris. Ne pas demander la réponse, mais dire : « Comment tu as fait, toi ? ». Bien entendu, ce n’est pas évident de le faire encore lorsque l’on est petit, ça devient plus intuitif ensuite. S’ils apprennent à modéliser, c’est important !

Vincent : Tout à fait, de plus, si on tire le fil de cette idée, d’influence. Comment réagir aux projets de ses enfants ? Aux rêves de ses enfants ? On parle, bien entendu, d’enfant plus âgé. Quand notre enfant nous, je vais être footballeur professionnel. C’est tout de même un métier où peu de personne arrive à le devenir. Ou alors, dire, j’ai vu Thomas Pesquet, je veux devenir astronautes. De la même façon, les chances sont minces. En tant que parent, que faut-il faire, faut-il l’encouragent dans son rêve ? Faut-il préparer le terrain, en disant : « C’est une bonne idée, mais tu sais ce n’est pas facile » ? Où est-ce qu’il faut essayer de l’orienter ? Bien entendu, on a tous notre avis sur le sujet. Mais quel est ton point de vue, par rapport à ce thème, ce que tu as pu voir, ce que tu peux nous partager là-dessus.

Isabelle Servant : Alors je vais juste partager mon parti-pris. C’est d’amener l’enfant à prendre conscience du chemin à parcourir. Pour moi tout rêve est acceptable, je détesterais briser le rêve d’un enfant. Il existe des astronautes comme c’est le cas de Thomas Pesquet, il y a des présidents, il y a des footballeurs professionnels. Qui suis-je pour dire, non ce n’est pas possible pour toi ? En revanche, ça va être intéressant de voir ce qu’ils ont fait pour être footballeur professionnel. Ce qu’ils ont fait pour être président. On peut leur dire de faire des recherches pour voir comment on devient astronaute ou footballeurs professionnels. ils vont se rendre compte qu’il y a beaucoup d’heures d’entraînement, beaucoup de travail pour réussir. Une fois, j’ai eu un jeune, dans le même cas, qui voulait être un footballeur professionnel. Il y en a beaucoup qui veulent l’être jeune, mais en l’occurrence, c’était son projet de vie. Du coup, je lui ai demandé, ce qu’il avait fait et honnêtement, il s’entraînait un grand nombre d’heures par semaine. Il était plutôt bon dans ce qu’ils faisaient. Il allait faire un match de sélection devant des entraîneurs pour être éventuellement sélectionné, son parcours tenait la route. Par la suite, on a travaillé ensemble ce qui a permis pour lui de faire émerger d’autres possibilités. On a découvert un domaine scientifique, notamment dans l’invention qui était très dominant chez lui. On a observé tout ce qu’ils aiment d’autres, on a exploré ses forces et ses atouts. Pour, d’une part l’aider à prendre conscience de comment les autres footballeurs l’ont-ils fait. Et, si ça t’intéresse est ce que tu veux te donner les moyens de tes ambitions. Mais aussi, de savoir ce qui l’intéresse dans ce métier, pourquoi on veut devenir footballeur astronaute. Peut-être qu’on veut devenir astronautes, car on a une fascination pour l’astronomie, pour le domaine scientifique, ou pour les étoiles ce qui fait que l’on s’oriente là-dedans. Pour footballeurs, c’est la même chose, seules les raisons sont différentes. Il faut réussir à modéliser le parcours pour atteindre les objectifs. Il faut voir leurs parcours, comment ils sont arrivés où ils sont ? Par exemple, si l’enfant veut être président, et faire de la politique. Est-il déjà engagé en politique ? Qu’est-ce qu’il peut faire à son échelle pour faire changer les choses ? Pour changer le monde ? Et puis à côté de ça peut être exploré d’autres choses, d’autres forces, d’autres talents, qui permettent aussi d’élargir le regard que l’on peut porter sur soi-même. Ce jeune ne se voyait qu’en tant que sportif, à travers l’exploration d’autres facettes de lui-même, il s’est lui aussi vu comme un possible scientifique, en tout cas créateurs et inventeurs. Ça lui a fait un bien fou et ça l’a libéré sur autre chose, il avait une voie possible et en avait encore d’autres qui étaient possibles. Ainsi, il ouvrait ses centres d’intérêts, alors qu’avant, il n’y avait que le foot dans sa vie. Ensemble, on a pu faire émerger d’autres choses.

Finalement, c’est expérimenter avec l’enfant, le mettre en avant, s’intéresser à lui. En soit, lui faire faire des expériences, s’intéresser à autres choses.

 

Vincent : Ce qui rejoins aussi un autre sujet, la motivation, il faut enrichir, développer la motivation de ses enfants. Ça passe aussi sans doute par cette découverte dont vous parliez, découvrir les champs des possibles… D’après ce que tu dis, c’est ce que tu as fait avec ce jeune finalement ?

Isabelle Servant : En psychologie positive, il y a plusieurs recherches scientifiques qui montrent que le métier idéal est à la convergence de plusieurs choses. Bien entendu, pour déterminer le métier, se réaliser professionnellement, il existe différents modèles. Personnellement, j’utilise le modèle de la psychologie positive qui a trois piliers, et le métier idéal est la conversion de ces trois piliers.

Le premier pilier, c’est l’exploration des points forts et des atouts. Qu’est-ce que je fais bien ? Dans quoi je suis à l’aise ? Qu’est-ce qui m’anime ?

Le deuxième, c’est faire ce que j’aime, et qui me donne du plaisir.

Le troisième, c’est ce qui fait sens. C’est ce qui est important pour moi, ce qui est prioritaire. C’est l’accord avec les valeurs, avec les rêves, avec les envies, la contribution au monde.

 

Effectivement, quand j’accompagne, j’explore d’abord les points forts de la personne. Une fois que l’on a exploré les points forts de la personne, on peut se permettre de rêver. Très souvent, les jeunes n’osent plus avoir cette motivation, normalement une motivation, c’est quand on a quelque chose qui nous tire vers le haut. Grâce à cela, on se croit capable de le faire, on va se mettre en avant. Si on a quelque chose qui nous tient à cœur, mais qu’on ne se sont pas capables de le faire. A ce moment-là, on peut avoir un problème d’estime de soi, qui est la valeur que l’on se donne, ou alors, un problème de confiance en soi, qui est la capacité à passer à l’action. Finalement, ce que j’aime, ce qui me fait envie, je ne vais pas chercher à les obtenir parce que je pense que je ne pense pas cela possible pour moi. Tandis, que les enfants dans leurs premières phases d’orientation, les gens demandent souvent ce que l’enfant aime. Ainsi, on est sur une solution de facilité, dire à l’enfant que ce qu’il aime, c’est ce qu’il pourrait faire. Moi, je n’ai pas pris ce parti-là, je vais d’abord explorer quelles sont les forces, les talents, les qualités, la personnalité, la puissance. Par la suite, cela crédibilise la reconnexion à ce qu’on aime, en explorant nos passions. Parfois, après cela, il ne se passe pas grand-chose, la lumière est déjà éteinte au niveau des ados. Inversement, on retrouve ce qui fait sens et ce qui est important.

Dans les points forts, je commence toujours par un exercice, le premier est toujours sur les intelligences multiples. Pour définir cette notion, on peut dire que les intelligences multiples, c’est une nouvelle vision de voir l’intelligence. Jusqu’à présent, l’intelligence était binaire, il est intelligent, il n’est pas intelligent. Elle est intelligente, elle n’est pas intelligente. Pour simplifier, cette notion était corrélée avec les résultats scolaires, le niveau culture, et éventuellement le niveau de quotient intellectuel pour les hauts potentiels. C’était un raisonnement basique. Et puis, il y a un Américain, Howard Gardner, un psychologue de l’université d’Harvard, qui nous propose une autre vision. Cette vision, aujourd’hui tend à être de plus en plus connue. Elle dit que nous sommes tous intelligents mais différemment, et surtout, nous possédons tous huit formes d’intelligence, depuis on en évoque d’autres formes. Mais les huit basiques, une chose est sûre, on les possède tous, mais en fonction de votre environnement, de la société, des parents, de l’école, on ne les a pas tous développés de la même façon. On a des intelligences dominantes. Pour rapidement citer les 8 intelligences, on a l’intelligence manuelle et kinesthésique, c’est l’intelligence corporelle, c’est une intelligence qui correspond aux gens qui travaillent avec leur main ou avec leur corps, tous les artisans, les sportifs, les artistes… On va avoir l’intelligence interpersonnelle, c’est la qualité de la relation, rentrer en communication, en échanges avec les autres. On a l’intelligence linguistique la capacité à s’exprimer. On a l’intelligence mathématiques et logiques qui est la capacité de raisonner. L’intelligence naturaliste qui est la capacité à être en relation avec l’environnement et les animaux. L’intelligence intra-personnel qui est la connaissance de soi, une grande sensibilité, un monde intérieur très riche. On retrouve des personnes sensibles, à l’écoute de perceptions. L’intelligence visuelle, l’intelligence des yeux, l’ensemble des représentations visuelles. On peut parler tout ce qui est en 3d ou tout ce qui est visuel, les décorateurs, les architectes, les jeux vidéo, les dessinateurs, tous qui a besoin de ses yeux. La dernière, c’est l’intelligence musicale et rythmique, l’intelligence des oreilles, l’intelligence auditives tout ce qui est en lien avec le son. Bien entendu, ce seront notamment les musiciens, et l’ensemble des métiers en lien avec l’audio. Cependant, en France, il n’y a que deux formes d’intelligence qui sont valorisé à l’école, linguistique et logique ; mathématique, scientifique. Toutes les autres formes d’intelligence ne sont pas valorisées. Par exemple, l’intelligence manuelle, corporelle, ce sont tous les artisans en France ce qui représente une personne sur dix. Ces personnes ne sont pas reconnues dans cette forme d’intelligence. Le fait de commencer par cela, c’est une révélation pour les ados que j’accompagne, de connaître leurs formes d’intelligences dominantes. Sachant que rien n’est figé, on les a tous, il y a juste des dominants. En tout cas, ça leur ouvre des perspectives, ça les aide à comprendre. Surtout, s’ils n’ont pas au moins une des deux scolaires, linguistique ou mathématiques qui est stable. Cela étant, je répète, on aurait pu tous les développer, tous dépendent du bon enseignant, du bon accompagnement, du bon soutien, de la bonne stratégie à l’apprentissage. Quelques fois, il y a des difficultés, mais qui peuvent être transcendées. En soit, si on n’a pas une des deux intelligences, on peut ne pas avoir de bons résultats à l’école, et avoir une estime de soi faibles. Ce qui n’engendre pas derrière l’impulsion pour pouvoir valoriser qui on est, prendre sa place dans la société, et se reconnecter à ses envies. Finalement, c’est un premier exercice sur l’intelligence multiple, il y a beaucoup d’information en ligne, dont des petites vidéos courtes sympa. Je me répète, car c’est important, dans les pays nordiques, le fonctionnement n’est pas le même. Ils ont par exemple, des cours de menuiserie, des cours métallurgie, des cours de cuisine, des cours de couture et de tricot. Toutes les intelligences manuelles, je fais avec mes mains, ce qui revêt un côté extrêmement pratico-pratique, pour être un adulte autonome dans le quotidien de la maison.

Au Japon, on retrouve quelque chose de similaire. Ces intelligences sont valorisées à l’école et sont connus. Quelqu’un de manuel, quelqu’un dans le corps, qui a besoin de bouger, de faire, il peut s’exprimer, et être reconnu. En France, on est quand même très scientifique, très mental, considéré comme des « cerveaux sur pattes », nous n’avons pas réellement d’éducation sur notre corps et notre santé. En tout cas, on n’a pas une idée aussi forte de, : « Je prends soin de mon corps », très souvent, c’est évaluer. Même le sport est évalué, alors qu’au-delà de l’aspect compétition et dépassement de soi, c’est tout de même l’idée de prendre soin de sa santé, de son corps, de son hygiène de vie.

Vincent : L’idée n’étant pas de parler du système, mais on se rend compte aussi qu’il y a des enseignants qui essaient de travailler ces sujets-là. Ils peuvent se faire rattraper par des parents qui diront : « Attention, comment ça se fait que vous vous amuser à faire des activités manuelles alors que nous prend du retard sur le programme de mathématiques », c’est un problème qui est assez généralisé. Ça donne une impression, de cercle vicieux. Finalement, on reste là-dedans, et, dès qu’on en sort ce n’est pas bien perçu par les parents.

Isabelle Servant : Exactement, on a l’impression que l’école c’est fait pour acquérir des connaissances. On a grandi comme ça, donc on pense que c’est normal, que c’est ce qui est bien, que c’est ce qu’il faut. Alors que ce n’est pas forcément le cas, personnellement, je n’étais pas heureuse le système scolaire. J’étais plutôt une élève « petit soldat », qui faisait bien les choses, qui essayait d’être rapide et de réussir. Aujourd’hui, j’ai un bon diplôme, mais sans plus. J’adorais apprendre, et j’adore toujours apprendre. Est-ce que c’est l’endroit le plus épanouissant ? Dans le système scolaire, il y a des gens formidables, je ne voudrais pas trop le critiquer.

Mais je pense qu’on a besoin de le repenser pour une vision qui lit plus l’individuel et le collectif. En d’autres termes, l’épanouissement de chacun au service de tous, et le collectif au service de chacun. Moi, j’ai tellement de jeunes, lorsqu’ils choisissent leur orientation, je leur demande pourquoi travailler, s’ils ont d’autres motivations que l’argent, ou le fait que ce soit une « obligation ». En règle générale, j’ai peu de réponses, et si j’en ai, ça va être des réponses individuelles, c’est-à-dire : « Pour moi, pour mon plaisir, pour être heureux, pourra faire ce que j’aime ». Or, ce n’est pas suffisant, il faut aussi faire sa part pour le collectif. C’est grâce au travail de toutes les personnes du bâtiment qu’il y a un toit sur la tête. C’est grâce au travail de tous les agriculteurs, et de toute la chaîne alimentaire que tu peux manger. C’est grâce au travail de tous les soignants que tu peux être soigné. C’est grâce au travail de tous les enseignants que tu peux apprendre des choses passionnantes. C’est grâce au travail des autres que tu as une qualité de vie. Donc, l’idée, c’est de trouver ta place, d’exprimer tes talents. Et que tes talents, puissent être soit au service du collectif, pour que le collectif soit épanoui. Ce lien entre l’individu et le collectif, il est essentiel. L’orientation, c’est faire des choix qui nous ressemblent pour se réaliser. Mais c’est aussi mettre ce qu’on est, au service du collectif.

Normalement, l’école reprend cette idée, c’est de passer d’une vision individuelle, à un projet collectif. De plus, ce sont les adultes qui ont décidé, collectivement, de ce qui était le mieux pour les enfants, de ce qu’on leur transmet. En effet, indépendamment des parents et des différentes familiales, c’est ce qu’on décide de mettre comme notre futur projet de société et d’humanité, pour les enfants.

Encore une fois, c’est pas du tout pour critiquer les enseignants qui en général effectuent un travail formidable, mais repenser de manière générale l’école. Afin, d’inscrire l’école dans notre projet de société et d’humanité auquel on aspire et dont on a besoin au 21ème siècle.

Vincent : Je reviens sur les intelligences multiples, les 8 que tu nous as citées. Comment en tant que parent, on peut aborder ce sujet avec ses enfants ? Essayer, de varier les approches, afin d’essayer de solliciter chacune ces intelligences ? Comment ça peut se matérialiser ?

Isabelle Servant : C’est une très bonne idée ! Je viens de découvrir un livre, à la base, les intelligences multiples ont été démocratisé en France par quelqu’un qui s’appelle Bruno Hourst. C’est lui, qui a pour la première fois importé les intelligences multiples en France. On en a beaucoup parlé. Je viens de découvrir qu’il avait sorti un livre qui était pour aider les parents à inclure les intelligences multiples pour les tout-petits, à travers différentes activités.

Je ne me souviens plus de tire, peut-être « Eveiller les intelligences multiples de son enfant », en tout cas écrit par Bruno Hourst. Il propose, une vision pratique de toutes les activités que peut faire découvrir les intelligences, dans un premier temps. Dans un second temps, les activités que les parents peuvent faire pour éveiller l’enfant à toutes les formes d’intelligences, et bien entendu les développer derrière.

Néanmoins, il se pourrait que les enfants aient des natures et des prédispositions d’intelligences. On peut te montrer et te faire utiliser plein d’instruments de musique, peut-être que toi ton appel, ce sera sur le piano ou sur la flûte, finalement il y a des appels. On peut proposer plein de choses, mais il y aura des dominantes et ces dominantes diront des choses sur nous. Respecte-t-on ces dominantes au niveau professionnel ? C’est quelque chose que l’on connaît relativement peu. Il y a quelques années, dans le cadre de l’école du monde, je faisais des conférences en début de rentrée scolaire pour essayer d’apaiser les parents, et de porter un regard différent sur leurs enfants. Je donnais un ensemble de petites consignes simple par rapport à l’erreur, à l’échec, aux différentes formes d’intelligence, aux différentes façons d’apprendre.  Il faut bien comprendre, que la seule façon d’apprendre, c’est de faire ce qu’on ne sait pas faire. Autrement dit, la seule façon d’apprendre à nager, c’est de nager. On ne sait pas faire, on va être dans l’eau, on va apprendre à nager, en nagent. Il faut se remettre en question, la seule façon d’apprendre à écrire, c’est d’écrire. La seule façon d’apprendre à lire, c’est de lire. La seule façon de parler anglais, c’est parler anglais. La seule façon d’apprendre à cuisiner, c’est de cuisiner. Peu importe le contenu, la seule façon de le faire, c’est de se mettre dans une situation inconfortable, les enfants n’ont pas besoin de se poser la question, en tant qu’adulte on le sait maintenant. En effet, c’est de se mettre dans une situation où on ne sait pas faire. C’est la seule façon de réussir et d’apprendre. C’est une posture complexe, les adultes ne se remettre plus forcément dans une posture d’apprentissage pour quelque chose de nouveau. Il y a parfois des routines, par exemple, quel est la dernière fois que l’on a appris à une nouvelle langue, un nouveau concept, un nouveau truc. Quand tu fais ça, tu sais ce que ça veut dire. J’étais professeur de langues aux Etats-Unis, le meilleur enseignement, c’est quand moi-même, je suis allée apprendre de nouvelles langues. Je me suis retrouvé dans la position des élèves, me dire : « Ça, je n’aime pas du tout, ça, j’aime bien, ça, ça me parle ». Le fait de me remettre dans cette posture, me fait admirer les enfants, c’est pour ça que je les accompagne aussi bien. J’ai beaucoup d’admiration pour ce processus d’apprentissage. Il est très joyeux, mais il y a beaucoup de frustration. Parce que la seule façon d’apprendre, est de faire qu’un truc qu’on ne s’est pas faire, on n’y arrive pas du premier coup. Pour rassurer les parents, je dis : « D’après vous, combien de fois robin des bois a-t-il dû faire d’essais pour mettre sa flèche au cœur de sa cible ? Des centaines, des milliers de fois ». Ça parait évident qu’il ne là pas fais en un seul essai. Ces milliards d’essais, lui ont permis de devenir excellent, après sa maîtrise vient petit à petit. En soit, l’erreur et l’échec sont des éléments incontournables, qui construisent une expérience. Cette expérience, qui devrait être beaucoup plus reconnus dans les systèmes scolaires. En effet, les enseignants, moi la première, on n’aime pas l’erreur et l’échec. Alors que c’est le principe même d’apprendre ! Donc il y a beaucoup à gagner, à se remettre en posture d’humilité, par rapport à ça, c’est très courageux. Les frustrations sont normales, c’est OK si ça prend du temps. Dans un système contraint, c’est un peu plus compliqué, mais en tant que parents, on peut au moins l’intégrer.

Vincent : Il y a une citation qui me vient, elle dit en substance : « Soit je réussis, soit j’apprends ». Je la trouve très juste !

Isabelle Servant : Tout à fait ! Elle est de Nelson Mandela, je crois que les termes exacts sont : « Je n’échoue jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». D’ailleurs, je suis fascinée par toutes les personnes qui créent une vie sur-mesure et inspirante. Elles ont cet état d’esprit, l’erreur faits partie du chemin, l’échec fait partie du chemin. Toutes les personnes qui ont réussi quelque chose, ont échoué plusieurs fois, je n’en connais pas qui a eu des succès en ligne droite. Maintenant, elles ont cette capacité à se dire : « Certes, ça n’a pas marché. Qu’est-ce que j’apprends de moi ? Ou alors, tant pis, je continue ! Je vais ressayer, faire autrement ! Je vais demander de l’aide ». C’est cette capacité à demander de l’aide qui est importante, et à trouver les bonnes solutions.

Vincent : Cela rejoint, l’une de mes dernières questions. En effet, en tant que parent, on a un réflexe de se dire, mince, il faut que je protège mon enfant des échecs. Il faut que je le protège. D’un autre côté, il faut qu’ils se confrontent et il faut aussi qu’ils se rendent compte de ces erreurs. Mais aussi qu’il reste plein de solutions possibles, comme on a vu, j’aime bien l’image. » Ce n’est pas évident, il n’y a pas vraiment de question, c’est plus un partage. Cette réflexion de te dire, à quel moment on est en train de trop protéger, quand est-ce qu’on laisse notre enfant tomber sur trop d’échecs, pour la confiance en soi, ce n’est pas forcément bon non plus. De se dire, je ne vais pas éviter l’échec, je vais plutôt être là pour l’accompagner à passer au-delà. Dire : « Ce n’est pas grave ! C’est bien, tu as essayé ! Maintenant, essaye autre chose ». C’est un état d’esprit qui n’est pas intuitif.

Isabelle Servant : C’est être à tourner vers les solutions, et non focalisés sur le problème. De toute façon, la situation, elle est là. En parler 50 fois ne changera rien, le problème reste là, il est présent. A partir de ça, se dire ce que je peux faire, qui peut m’aider ? Pour moi, c’est la clé, pour sortir de cette posture plutôt défaitiste, victime, à une posture active. Le pessimiste est tourné vers le problème, on en parle, on râle. Un optimiste, voit le même problème, mais se dit, ok, c’est comme ça. Eventuellement se dire, qu’est ce qui a été construit, qu’est ce qui m’a amené à ça. Qu’est-ce qui fait que j’en suis là. Et bien entendu, derrière, qu’est-ce que je peux faire pour changer. Dans mes livres, on voit ce travail de préparation mentale, surtout dans ce que je propose au niveau de l’orientation. Je pense que c’est important de le préciser, au-delà de l’exploration des talents, des potentiels de chacun, il y a surtout un gros travail autour de l’état de l’état d’esprit. Quand on a acquis un état d’esprit disant : « Je suis capable de … ». Peu importe ce qui va nous arriver, on a le réflexe mentale, acquis, de se dire : « Qu’est-ce que je peux faire, qui peut m’aider, qu’est-ce que ça m’a appris… ». En réalité, un même événement peut être interprété de plein de façons différentes. Généralement, on l’interprète d’une seule façon, celui dont on a l’habitude de faire, très souvent modélisé de nos proches, d’une situation qu’on a observée. Par exemple, je perds un match de tennis, je peux me dire : « Que je suis nulle, que l’autre a eu de la chance, que ce n’était pas mon jour, ou même rien ». Et puis je peux aussi me dire : « Que j’ai pris du plaisir, qu’est-ce que l’autre a fait de mieux que moi, est-ce que je peux lui demander de m’aider, si je veux progresser qui peut m’aider ». Encore une fois, le même événement peut être interprété de plusieurs façons différentes, mais en général, on ne voit qu’une façon de faire. Il faut ouvrir cette flexibilité mentale, c’est un super atout. Car il y a des réflexes qui ne sont pas constructifs, qui vont plutôt « refermer », nous mettre en mode « impuissance ». Mais il y aussi des visions qui vont nous mettre en mode « puissance », tourné vers les solutions, même si ce n’est pas la première solution qui marche. Je dis toujours : « On n’est pas sûrs de réussir, mais ne pas essayer, c’est 100 % d’échecs. » Bien entendu, on peut ne pas essayer, on n’est pas obligé de tout essayé.

Encore une dernière chose, c’est ce regard sur la peur qui est très particulier, quand on a peur de quelque chose, on dit que c’est un danger. On n’ose pas en fait, cette métaphore est peut-être plus destinée aux adultes, ou au ados. J’aime bien dire souvent, la peur ne nous protège pas d’un danger, ça peut être le cas s’il y a un vrai danger. Cependant, par rapport à une aspiration, quelque chose qu’on a envie de faire, et on a peur, on n’ose pas. Souvent, c’est que c’est à la hauteur du défi et de l’enjeu. On va toujours craindre plus de draguer la personne qui me plaît plus, de rater l’entretien pour le boulot de nos rêves, de rater quelque chose qui nous tient à cœur. On se met de la pression, et on a peur de le rater. Pourtant, la peur n’est pas synonyme de danger, elle peut être de quelque chose de très beau, d’un grand désir, de quelque chose d’important. En définitive, un état d’esprit un travail à avoir !

 

Vincent: c’est super ! Merci de le partager ! Ça apparaît comme une notion centrale, puisque je me demandais aussi, comment aborder la motivation, ce motivé soi-même et ses enfants à sortir de sa zone de confort. Il faut dire : « Oui, essaye de faire d’autres choses, de découvrir ». En soit, nous les adultes, on est bien dans notre routine, les enfants sont beaucoup plus challengés et on leur demande beaucoup plus de sortir de leurs zones de confort en permanence. Mais, comment on peut essayer de motiver ça.  C’est vrai que le fait de changer d’état d’esprit, en se disant, je vais essayer de faire quelque chose de positif, et de me dire ce que je vais essayer, c’est une solution, parmi tant d’autres. Et inversement, ne pas me dire que c’est parce que je suis nul. En soit, comment arriver à changer cet état d’esprit, c’est tout de même le nerf de la guerre !

Isabelle Servant : il y a deux idées qui me viennent. La première, il faut savoir que j’aime beaucoup comprendre la psychologie des personnes et leur parcours de vie. Donc, j’adore les biographies, l’histoire de vie de chacun. Quand les jeunes ont des idoles, et en tant que parents, on peut peut-être s’intéresser au parcours de vie des idoles de nos enfants. Afin, de pouvoir dire : « Est-ce que tu savais que ton idole il avait été refusé à tels endroits, qu’il avait échoué sur tel point, qu’ils allaient s’entraîner dès 5 heures du matin, tous les matins. » Je pense à Ronaldo, qui se lève dès 5 heures du matin, pour faire énormément de sport dès le petit-déjeuner. Ce sont des parcours de vie inspirant, dans le sens où on se rend compte qu’il n’y a pas de lignes droites. L’important, c’est l’état d’esprit de la personne, pour pouvoir se dire : « est ce que tu savais que J.K. Rowling pour Harry Potter, on lui avait refusé 12 fois son roman ». Il y a aussi Disney pour Disney World la légende dit, qu’il a eu 300 rejets de banques, enfin même si c’était 100 refus de banques, qui auraient accepté ne serait-ce que 10,15,20 rejets de banque. Ce sont des états d’esprit qui sont intéressants. Il y a beaucoup d’exemples comme ça, comme Lady Gaga, son premier contrat, il a été déchiré. Qu’on dise à Disney qu’ils n’avaient pas d’imagination, que Shakira elle avait une voix de chèvre, que Michael Jordan a été viré de son école de basket aux Etats-Unis. L’intérêt, c’est de pouvoir se dire, ce n’est aussi pas facile pour ceux qui réussissent, ça nous laisse toutes nos chances. Je dirais qu’il faut découvrir la vie des personnes qui sont intéressantes. Accrochez des citations en poster dans la maison, j’adore faire ça, et tous les jeunes en général adore aussi.

Par ailleurs, en tant que parent, on peut dire : « Tiens j’ai envie de faire ça, tu viendrais avec moi ? On essaie tous les deux ? On fait un petit projet en commun ? ». On n’est pas obligé de laisser le jeune faire un truc tout seul dans un premier temps. On peut lui donner le goût de faire, en le faisant soi-même, pour soi, ce qui va l’inspirer, soit en lui proposant de venir avec nous.

De se mettre, dans cet état d’esprit de développement de projets, de quoi ai-je envie. A partir du moment où j’ai envie, qu’est-ce que je fais en étape. Puisque la construction est la même, que ce soit dans l’apprentissage, dans le développement perso, dans le développement professionnel. Il y a un truc qui vient de moi, il y a un élan et derrière comme je mène cet élan et mon état d’esprit va faire la différence. Parce que forcément, il y aura des incontournables, des défis, des difficultés avec plein de joie et plein de plaisir. Mais il y a aussi des moments inconfortables et ça fait partie du chemin. Mieux vaut lui apprendre jeune, de se dire, que c’est normal, que pour les autres, c’est pareil, les défis sont universels.

J’ai une citation qui me vient, de Henry Ford, « Pour doubler votre taux de réussite, doubler votre taux d’échecs ». Toutes les personnes qui accomplissent des choses vous diront qu’ils ont des échecs, je suis sûre que c’est aussi ton cas. Moi j’en ai plein des erreurs et des échecs, et ça fait partie du chemin. Mais sans eux, il n’y aurait pas toutes les belles choses non plus. L’important, c’est si le chemin nous convient, sinon je réajuste. On est sur un chemin, une aventure, rien n’est jamais trop tard.

Isabelle Servant :  Oui, il y a beaucoup de choses à dire. J’espère que ça a répondu à la fois à tes attentes et aux attentes des auditeurs, et ça les a elle a donné quelques pépites

Vincent : Notre première box, qu’on va envoyer, de développement personnel pour les familles, va être sur la partie accueil des émotions. Quel est ton approche sur le sujet ?  Est-ce qu’il y a un lien entre émotion et orientation ?

Isabelle Servant :  Ah oui ! Forcément, un lien gigantesque ! L’émotion pour moi, c’est un message, c’est une information. Elle te donne quelque chose sur toi-même, elle te communique une information, merci à elle. Elles sont géniales les émotions, toutes les émotions sont géniales, mais certaines sont inconfortables. Cependant, il n’y a pas de positive ou de négative. Evidemment, la joie nous guide en décembre en se disant à priori, on peut y aller. J’adore le fait que la colère me dise qu’il y a une altération de mes valeurs ou une atteinte à ceux qui me sont proche. Il y a quelque chose qui m’atteint et qui n’est pas juste pour moi. Du coup, qu’est-ce qui est ce pas juste pour moi, ça me ramène à moi, à mes valeurs. En soit, ce n’est pas la colère qui pose un problème, c’est comment on s’en décharge, c’est son expression. Mais l’information de la colère elle génial, la tristesse elle est bien aussi, elle me fait passer d’un état à un autre. Il y a un avant et un après dans un moment difficile, elle m’accompagne. Elle me met en mode pause pour justement me permettre de traverser cet état. Finalement, toutes les émotions sont très intéressantes, dans l’orientation, ce que j’avais dit tout à l’heure, dans les trois piliers d’orientation. Le pilier positive, est l’égale de la case plaisir, ce que j’aime, c’est ce qui met en joie, c’est là où il y a quelque chose d’intéressant. Mais il y a d’autres émotions qui sont intéressant en j’avais mis ça dans mon livre : « Et si je trouve enfin ce que je veux faire de ma vie ». Il y a la jalousie, pourquoi être jaloux de l’autre, est-ce que c’est important ? Même la colère, qu’est-ce qu’elle dit de toi, qu’est-ce que tu trouves injuste, pas juste, en quoi aimerais-tu contribuer pour améliorer les choses ? Elle nous aide énormément ! J’ai appris la signification des émotions tard dans ma vie. Je subissais mes émotions et ça a été une bénédiction de les apprendre. C’est un chemin, pour tout parent, déjà de se reconnecter à ce que veut dire chaque émotion. Puis, de pouvoir le partager avec ses enfants, c’est quelque chose de magnifique.

Vincent : C’est beau…Merci beaucoup ! Au niveau de ton actualité, est ce qu’il y a des projets ? Peut-être littéraires, peut-être conférence, peut-être que non.

Isabelle Servant : Oula ! Il y en a plein, alors pour faire vite. Je donne régulièrement des formations pour accompagner les professionnels, en orientation positive, sur trois jours. Je partage toute la méthodologie pour accompagner les jeunes ou les adultes. C’est aussi pour se découvrir et changer ce fameux état d’esprit, c’est super important. Les prochaines formations disponibles sont en octobre, novembre, mais si on est patient, ça va.

Au niveau littéraire, j’ai trois livres qui sont des guides destinés aux jeunes, mais qui peuvent être utiles dans l’accompagnement des jeunes, des enfants. Il y a beaucoup de parents qui s’approprient aussi le contenu, les livres ne sont pas réservés qu’aux jeunes. Ils le font notamment pour faire passer des messages sur ce fameux état d’esprit. Mais aussi sur l’idée d’aider chacun à prendre sa vie en main, peu importe l’âge. Sur mon premier livre, j’avais même une maman qui avait fait lire mon livre à son enfant de 4 ans. Il y a plusieurs petits dessins. Même si le livre n’est pas du tout destiné à des enfants, il avait pu s’approprier les petites histoires. J’ai un autre livre sur l’école, qui est mon partage de 30 clés essentielles, à transmettre aux enfants de nos jours. Et, qui je pense, devrait être investi à l’école et à la maison. Je viens de publier un livre sur la transition écologique pour aider les gens.

J’ai plusieurs projets en cours, on sentira un livre avant la fin de l’année, sur l’autohypnose pour les jeunes. J’ai plusieurs autres projets autour de la citoyenneté. Ce sont des sujets qui me tiennent tellement à cœur, que l’actualité littéraire est aussi importante. Mais il y en a déjà 5 qui sont déjà sortis. Les autres sont soit dans les éditions, soit en cours.

Puisque les conférences ne se font plus en présentiel, et en ligne c’est assez inconfortable, la grosse actualité, aujourd’hui, ce sont plutôt des formations disponibles sur mon site. Dont le lien est www.isabelle-servant.com.

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